Tu seras Hafidh mon enfant – Exemple concret d’un moment d’apprentissage

Par Caroline

Dans cet article, je décris un moment d’apprentissage-type par petits « chapitres » : c’est simplement pour vous donner une idée de la trame que nous suivons grossièrement. Il faut comprendre qu’au quotidien l’apprentissage n’est pas aussi « carré » et que nous essayons d’être très souples.
Les enfants commencent par chercher tout le matériel nécessaire :

– le tome 2 du livre « Le Coran expliqué à mon enfant »
– « J’apprends le Coran à mon enfant »
– CD d’un récitateur ou www.quranexplorer.com sur le net pour réécouter facilement chaque ayat (verset).

1 – Séquence de présentation

Je présente rapidement la sourate et j’annonce qu’il y aura 5 versets à apprendre en les montrant. Les plus petits n’apprendront pas forcément les 5 ayat mais ils se souviendront peut-être d’un mot, d’une sonorité ou d’un verset entier, ce qui leur facilitera l’apprentissage par la suite.

Je demande aux enfants de dire la basmala (« Bismillah ar-Rahmân ar-Rahîm ») puis je lis toute la sourate à haute voix une fois en arabe.

2 – Séquence d’écoute et de répétition

Nous l’écoutons en arabe sur le CD (ou le PC).

Je dis le premier verset en arabe, ils répètent.
Puis le second. Ils répètent.
Ainsi de suite.

Je la lis en français et j’insiste sur les mots, évènements, phrases que tous comprennent.

3 – Séquence d’imagination

J’utilise le livre « Le Coran expliqué à mon enfant » : je leur raconte « de façon vivante » l’épisode historique de l’Éléphant en adaptant mon discours à leur âge.
On discute sur le sujet évoqué par la sourate. Parfois c’est très rapide (quand le sujet leur paraît trop abstrait) et parfois il y a beaucoup de questions (quand le sujet est proche d’eux, de leurs intérêts momentanés, de leur quotidien).

4 – Séquence active et créative

On imagine ce qu’on pourrait en faire comme activité par la suite : décalquer, découper, colorier un éléphant, prévoir de chercher un livre encyclopédique pour enfant sur l’éléphant à la médiathèque, ou en réaliser un en commun en pâte à modeler, etc. tout cela en les faisant réutiliser les « données » de l’histoire :

« -I., quel était le nom de l’éléphant ?
-Mahmoud !
-A., de quelle couleur était-il ?
-Blanc !
-I., et comment s’appelait le roi qui voulait entrer à Mekka ?
-Abraha el Achram !
etc.

Pendant leur activité, je vois s’ils ont retenu ou non en les faisant « parler » eux-mêmes de l’histoire… « – Mais il était comment Mahmoud ? – Et comment les oiseaux ont-ils porté les pierres ? »
etc.
Ensuite, après l’activité, on répète simplement un seul verset. Et on le répètera tout au long de la journée ou même le lendemain jusqu’à ce qu’il soit acquis.

Certains soirs, lorsqu’ils ne le racontent pas spontanément, leur père leur demande de façon très informelle ce qu’ils ont fait dans la journée. Ce moment n’est pas un cours, on se s’assied pas spécifiquement à une table ou un bureau… c’est plus un moment où les enfants sont dans les bras du papa ou pendant qu’ils jouent avec lui, etc. : c’est le moment de voir ce qu’ils ont retenu.

Je suis très attentive à ce qu’ils en disent pour pouvoir y revenir s’il le faut, corriger une présentation future, mettre en place d’autres méthodes ou… garder celles qui fonctionnent.

Ce que je prévois d’ajouter dans le futur in châ-a-Llâh

– Je prévois d’introduire la notion de temps en accrochant une frise du temps spécialement dédiée à l’histoire de l’Islam. Ma fille connaît maintenant les dizaines et centaines : elle devrait donc pouvoir situer 571 par exemple pour y accrocher un dessin, un mot, une réalisation en rapport avec une sourate ou un morceau de sourate étudiée.

– Beaucoup d’autres supports ludiques et participatifs sont imaginables au fur et à mesure que les enfants grandiront et évolueront : un arbre généalogique des Prophètes que nous pourrons réaliser en grand, une carte géographique précise pour situer les lieux, un casier de fiches (de la taille d’un jeu de cartes) décrivant les compagnons, etc.

L’important étant, selon ma modeste expérience, de varier les activités, de les rendre agréables et participatives (autres que de la « lecture simple » d’évènements, de dates, de noms et de biographies). Nous insistons sur l’aspect ludique de la chose : des supports et livres colorés, des activités annexes, parfois des sorties en rapport avec les apprentissages si c’est possible, des jeux, des devinettes, des chasses au trésor. Cela permet d’imprimer les moments dans leurs souvenirs in châ-a-Llâh pour que ça les marque d’une façon positive : le but étant qu’ils s’imprègnent du Coran et prennent plaisir à le lire et à le garder dans leurs têtes et dans leurs cœurs.

By Younes

4 thoughts on “Tu seras Hafidh mon enfant – Exemple concret d’un moment d’apprentissage”
  1. Salam allikoum wa rahmatou allah wabarakatou, c’est le meilleur apprentissage qu’on peur apprendre à nos enfants, allah, nos origines, nos traditions, l’histoire du coran.
    Bravo et bonne continuation votre article est très intèressant, je connais quran explorer c’ est très bien traduit. Merci

  2. Mashallah comme toujours Caroline, tu es une source d’inspiration !
    Tout est vraiment bien imaginé ! Mention spéciale pour la frise et l’arbre généalogique des Prophètes. Ce sont d’excellents moyens de mémorisation. Tu ne réalises pas des ateliers pour adultes aussi 🙂

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