L’addiction qui nous intéresse dans cet article, est celle au tabac. La consommation de la cigarette et du narguilé est très répandue dans la communauté musulmane. Cette dépendance maladive représente un réel problème au quotidien, encore plus quand arrive le mois béni de Ramadan.

Je suis dépendant

Nombreux sont ceux qui pensent pouvoir arrêter de fumer « quand il veulent ». Les formes de dépendance engendrées par le tabac peuvent être différentes. Physique, psychologique, et comportementale, à bien distinguer.

La dépendance physique est celle la plus connue. La présence de nicotine dans le tabac a pour conséquence une sensation de manque qui entraîne plusieurs symptômes selon le fumeur. Fortes pulsions à fumer, irritabilité, nervosité, anxiété, troubles du sommeil, de la concentration, humeur dépressive… Mais lorsqu’on est uniquement dépendant physiquement, ces troubles peuvent disparaître rapidement à l’aide d’un traitement de substitution nicotinique. Encore faut-il bien adapter la dose, et la fréquence de ces substituts.

La dépendance psychologique est différente. Elle est liée aux effets psychoactifs de la nicotine qui procure au fumeur plaisir, détente, stimulation intellectuelle, action anxiolytique, antidépressive et coupe-faim… Cette dépendance peut apparaître très tôt chez le fumeur, et peut être plus difficile à disparaître. Les substituts nicotiniques n’amélioreront pas l’état du fumeur en phase d’arrêt, mais d’autres traitements médicamenteux existent.

La dépendance environnementale ou comportementale est encore autre chose. Il s’agit d’une pression sociale, ou conviviale. Il suffit d’un lieu ou d’une personne pour ressentir le besoin de fumer. L’arrêt du tabac ne nécessitera pas de traitement particulier mis à part adapter ses habitudes un temps. Vous pouvez présenter une dépendance, ou plusieurs. D’où l’importance de savoir ce qu’il en est pour adapter un traitement efficace.

Le mois de Ramadan, l’occasion d’arrêter

Le mois béni de Ramadan peut être une très bonne occasion de tenter de vous sevrer au tabac. Pour les dépendants comportementaux, vous allez certainement changer vos habitudes. La petite cigarette que vous prenez après le repas du midi avec vos collègues ne vous donnera plus envie. Les petites réunions où vous avez l’habitude d’en prendre une « comme tout le monde » sont à proscrire. Ramadan est un allié redoutable pour combattre cette dépendance. Si vous pouvez vous priver de nourriture et d’eau, mais également des choses superficielles de ce bas monde, vous pourrez commencer à combattre cette addiction qui vous rend esclave.

Pour arrêter de fumer, on y arrive rarement seul. Les rechutes sont fréquentes. Il est important de se faire aider, afin de faire le point sur votre dépendance dans un premier temps, afin de connaître les possibilités qui s’offrent à vous en terme de traitement ensuite. La ligne nationale de l’INPES, Tabac Info Service, vous propose des rendez-vous gratuits par téléphone avec un tabacologue. Ce dernier vous suivra aussi longtemps que nécessaire, et soutiendra votre démarche. Lors de votre premier appel les télé-conseillers de Tabac Info Service vous proposeront des prospectus, mais pas de rendez-vous immédiat avec les tabacologues de la ligne, et ce le plus souvent. La volonté est testée afin que le travail débute.

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