Le débat autour de la diffusion des résultats des jeux de hasard à la télévision marocaine n’en finit pas. Mohamed Ouzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, plutôt contre l’interdiction, est allé jusqu’à les rendre licites tout en indiquant qu’ils rapportaient à l’Etat. Les muftis n’ont apparemment plus le monopole de la fatwa, les ministres s’y mettent.

Lutter contre une influence néfaste

Peu de temps après sa nomination au gouvernement Benkirane, Mustapha Al-Khalfi, ministre des Télécommunications, a annoncé des mesures dans le domaine de l’audiovisuel dont l’interdictions des jeux de hasard télévisés. Cette mesure vise à lutter contre leur influence néfaste sur la population notamment la jeunesse.

Aux membres de l’Éducation, de la Culture, et du Comité des communications au sein du parlement il avait déclaré : « Je ne laisserai pas les jeux de hasard être retransmis en direct sur la télévision d’État, qui est financée par le peuple marocain, même si cela me coûte mon travail ».

Pour le ministre, les jeux de hasard sont halal

Mohamed Ouzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, est opposé à cette mesure. Pour lui « l’interdiction n’est pas une solution car elle ne protégerait pas pour autant les mineurs ni ne permettrait d’avoir le contrôle sur ces jeux, qui deviendraient alors clandestins« . Mais le ministre ne se contente pas de remettre en cause. Pour lui, ses jeux de hasard ne sont pas illicites et ils rapportent de l’argent. Il ne faudrait pas priver l’Etat marocain des taxes qu’il perçoit de cette activité.

Pour Mohamed Ouzine, il n’y a pas lieu de consulter les oulémas sur le caractère halal ou haram des jeux de hasard, qui entre 2012 et 2016 rapporteraient près d’un milliard de Dirhams au budget de son ministère permettant ainsi le financement du Fonds national de soutien au sport.

En Islam, les jeux de hasard sont interdits

Allah le Très Haut a dit : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination, œuvre du Diable. Écartez-vous en, afin que vous réussissiez. »

Cheikh Abd Al-Aziz ibn Baz (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) fut interrogé sur la loterie et les jeux de hasard, il répondit :

Il est formellement interdit à tous les musulmans de participer aux jeux de hasard, même si l’argent qui en découle devrait être utilisé pour des œuvres pieuses ou autres. La raison à cette interdiction est liée au fait que c’est un vice unanimement prohibé et un moyen de recherche du gain qui doit être banni et évité. Allah est le garant du succès. Voir Fatâwâ islamiya (4/442) source

Espérons que le ministre revoie sa copie et se repente. Vouloir financer des activités positives avec de l’argent provenant de l’intérêt ou des jeux de hasard est un peu comme si l’on cherchait à se purifier avec de l’eau souillée par l’urine.