Des mots simples pour revenir à l’essentiel, renouer avec le sens et retrouver la sérénité et la lucidité de l’esprit au cœur d’une actualité brûlante, accablante, fustigeant à coups d’amalgames et d’estocades la communauté musulmane. La victoire est proche.
L’exil. C’est par là que tout commence. Et de là que jaillit la lumière. Dans le silence et la solitude. Face au libertinage de son temps, le Prophète (saw) fit le choix de la retraite spirituelle et de l’émigration intérieure. Seul, dans la grotte de Hirâ, au cœur de l’obscurité, Muhammad (saw) se plongea dans les abysses d’une introspection à la quête d’un sens, d’une lumière à même de pénétrer les zones d’ombres de l’existence. Son regard projeté vers la création, il questionnait la nature, le ciel, la nuit et le jour, et méditait ces oiseaux qui déploient leurs ailes pour s’élever sous les rayons pénétrants du Soleil. Muhammad, échappant aux ténèbres de son temps se réfugia dans l’obscurité pour retrouver la lumière. La qibla de la vie. Car c’est durant la nuit que les étoiles scintillent autour du flamboiement de la lune.
En immersion spirituelle dans l’univers qui l’entoure, le messager de Dieu (saw), tentait de trouver des réponses à toutes ces questions existentielles : d’où viens-je ? Pourquoi vis-je ? Où vais-je ? Quand soudain, apparut l’ange Gabriel qui le saisit âprement au point de lui couper le souffle, lui enjoignant de lire : « lis ! – Mais je ne suis pas de ceux qui lisent ! répondit Muhammad le visage pétrifié. » Le moment était grave. L’Heure était au discernement. Ainsi, c’est dans cet auguste contexte que le prophète (saw) reçut la première révélation. Imprégné de la Lumière Divine, Muhammad devint un être étincelant, rayonnant, au service de l’humanité.
Face à une société interlope qui voue un culte quasi exclusif à la monnaie, au pouvoir et aux apparences, il est plus que capital pour un être portant la foi d’emprunter le chemin de l’exil et de la résistance spirituelle pour maintenir et intensifier cette lumière qui brille dans le cœur. En effet, ce monde désenchanté emporté par le bruit et la concupiscence, nous empêche de nous appartenir et contribue davantage à asphyxier notre souffle originel (al-fitrâ) et à nous entretenir dans une léthargie spirituelle et intellectuelle notamment à travers des séries et des émissions abêtissantes défilantes constamment sur nos écrans. L’exubérance des sens a eu raison de la quête du sens, les biens (matériels) du Bien (moral). La liberté n’est qu’une illusion de plus dans ce monde opaque ayant fait miroité aux être un bonheur chimérique. Tiraillé, ici et là, par les agitations du quotidien, les portes donnant accès au sens et à la Lumière ayant été fermées, comme le fit la femme d’Al-Aziz pour isoler Yûsûf et le contraindre à succomber à la tentation, le musulman, à l’instar du Fils de Jacob, doit, face à cette pression ou plutôt à cette oppression psychologique, lever les mains au Ciel béant qui accueillera, avec toute la Bonté Divine, l’évasion spirituelle du cœur. La chose la plus importante en ce bas-monde, affirmait le sage Montaigne, est de savoir être à soi-même.
Il nous convient donc, au cœur d’une actualité brûlante où la communauté musulmane est devenue un véritable défouloir électoral, d’effectuer une halte spirituelle pour se ressourcer, renouer avec le sens et se réconcilier avec la Paix. Puiser la lumière à l’intérieur pour mieux rayonner à l’extérieur. Après neuf années d’épreuves et de persécutions, de tortures et de difficultés, Dieu invita le plus beau témoin de la miséricorde, Muhammad (saw), à une pause au-delà du Lotus de la limite pour revitaliser son cœur et lui apporter davantage de force et d’énergie au profit de son engagement pour la Paix de l’humanité. C’est le sens des cinq prières qui cadencent nos journées. Poser le front au sol pour élever l’âme au ciel et ainsi se recueillir, s’apaiser. Se reposer. Pour mieux donner. En effet, l’exil spirituel dans notre caverne intérieur n’est pas un refuge pour fuir les aléas de la vie et les défis que nous devons relever, bien au contraire, c’est un puits, une source d’action et de transformation. C’est pourquoi, à plusieurs endroits du Coran, la foi en Dieu est étroitement liée à la bonne action.
Nous appartenons, selon le livre Révélé, à la meilleure des communautés établie parmi les Hommes, non grâce à nos prières, mais parce que nous ordonnons le bien et condamnons le mal. Témoin de Dieu devant l’humanité, un être habité par la foi se doit d’agir, de s’engager et plus encore, d’être acteur du changement dans sa société. En effet, le message de l’Islam se veut pragmatique et, à cet effet, le prophète (saw) recommandait sans cesse la bonne action et exhortait constamment ses compagnons à saisir la moindre opportunité pour laisser jaillir, concrètement, la lumière du cœur. Lorsqu’il envoya Mu’âdh ibn Jabal au Yémen pour juger d’une affaire, le prophète (saw), lui confia cette précieuse parole : « crains Dieu où que tu sois, fais suivre la mauvaise action d’une bonne action, celle-ci l’effacera, le meilleur d’entre vous est celui qui a le meilleur comportement. » Le Prophète est allé à l’essentiel en mettant l’accent sur la crainte, l’action et le comportement.
Dans une autre tradition prophétique, le messager (saw) rappelle : « toute bonne action est une aumône (adoration) ». Par ailleurs, pour noter l’importance de l’engagement, il invite les musulmans à ne négliger aucun acte : « ne méprise aucune bonne action, aussi minimum soit-elle, ne ce serait-ce que le fait de rencontrer ton frère avec un visage avenant. » Ainsi, saisissant avec profondeur le message de l’Islam, ‘Umar ibn al-Khattâb, aussitôt convertit à la foi musulmane apostropha Muhammad (saw) : « ne sommes-nous pas dans la vérité ? – Si, ô ‘Umar ! – Les qurayshs ne sont-ils pas dans l’erreur ?- Bien entendu ! Alors pourquoi se cacher plus longtemps et allons clamer publiquement la Grandeur de Dieu dans les rues ! » Témoigner de l’Unicité de Dieu nous engage subséquemment à être témoin de Sa présence auprès de l’humanité. La sourate « Al’Asr » nous enseigne, en ce sens, que ce qui préservera l’Homme de la perdition c’est la foi en Dieu et la bonne action : « Par le temps ! Les hommes courent à leur perte sauf ceux qui ont cru et qui agissent dans le bien. » Le rayonnement de la foi est au prix d’un éternel effort contre son égo et d’un engagement perpétuel pour l’humanité.
Où que nous soyons, nous devons témoigner de la Présence Divine, et mettre notre foi au service de l’humanité pour marquer l’univers de l’empreinte indélébile de la Paix. En arrivant à Médine, la première déclaration du Prophète (saw) fut de dire : « répandez la paix entre vous. »
L’Islam est plus qu’un mode de vie, c’est un art de vivre, une initiation au bien-être, plus encore, une invitation à la béatitude.
Que la Paix soit sur vous.
par Sofiane MEZIANI
Masha Allah Sofiane qu Allah te préserve mon frère !
Merci pour ces paroles apaisantes..
كلام ينبض بالحكمة يريح النفس ويسعد القلب بارك الله فيك ولك أخي
très beau texte et très apaisant,
jazakAllahou khayran