Maroc : lancement d’une campagne de communication sur l’islam auprès des éditeurs

Le Maroc traverse actuellement de nombreuses mutations socio-politiques derrière lesquelles on pourrait entrevoir une nouvelle donne. L’heure semble à la reconstruction même au sein de la sphère médiatique marocaine actuellement mouvementée (journalistes voilées interdites d’antenne, censures de journaux suite à leurs critiques contre le Gouvernement, tensions avec des revues occidentales, …).

Le Maroc a entrepris de mener avec l’ISESCO une campagne de communication sur l’islam avec les éditeurs européens. Le contexte de ce projet est particulier : l’Etat a récemment bloqué diverses revues occidentales à cause de représentations iconographiques.

Un projet de communication pour lutter contre les préjugés

L’ISESCO, Organisation Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture, a annoncé sa volonté de soutenir le projet de communication lancé par le Maroc qui a pour objectif de lutter contre les préjugés qui ternissent l’image de l’islam. Ce projet vise à communiquer et échanger avec les éditeurs européens sur la religion musulmane.

Dans une interview accordée à un quotidien marocain arabophone, Akhbar Al Yom, le directeur de l’ISESCO, Abdulaziz Othman Al Twaijri, a affirmé que ce projet soutenu par son organisation, est primordial afin de « clarifier ces questions d’une façon équitable et juste, loin de tout fanatisme censé affecter l’objectivité et la crédibilité de cette action ».

Ce projet va dans le sens également des actions menées par l’ISESCO pour lutter contre l’islamophobie très présente dans les pays occidentaux. Dans cette perspective, en mars prochain une table-ronde sera organisée par l’ISESCO en partenariat avec le Maroc, afin de traiter « la circulation de l’information entre la liberté d’expression et les droits humains ».

Ce programme de communication avec les éditeurs français élaboré par le Ministère de la Communication marocain résulte de la publication par des médias occidentaux de représentations iconographiques d’Allah et de son Messager (salallahou ‘aleyhi wa salam).

En effet, sachant que l’islam n’est pas une religion iconique, le projet est né de cette volonté de mettre un terme à ces représentations contre-productives qui offensent les musulmans. Et l’ISESCO soutient le Maroc dans la décision de censurer des revues.

Des revues occidentales bloquées

En l’espace de trois mois, des revues ont publié des photos et des symboles portant atteinte au principe de non représentation en Islam. Ces récentes affaires ont offusqué le Maroc mais aussi l’ISESCO dont le directeur voit en ces médias l’incarnation d’un regard stéréotypé et une réelle provocation des musulmans.

Début janvier 2012, le Nouvel Observateur avait publié un Hors-série sur le monde arabe comportant notamment une représentation du visage du Prophète Muhammad  (salallahou ‘aleyhi wa salam). L’hebdomadaire a été interdit au Maroc. Mais, la présence d’une représentation du Prophète  (salallahou ‘aleyhi wa salam) a été démentie par le Directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, Claude Weil. Ce n’était pas le Prophète (salallahou ‘aleyhi wa salam) qu’on avait voulu représenter mais le philosophe Averroès.

De nouveau, le numéro en date du 2 février 2012 du Nouvel Observateur est censuré, cette fois-ci pour avoir représenté Dieu en reprenant un dessin évoquant le film Persepolis.

Auparavant, l’Express avait également publié en décembre 2011, un dossier spécial consacré à l’histoire des peuples arabes, dans lequel le visage du Prophète Muhammad (salallahou ‘aleyhi wa salam) était reproduit. Ces représentations étant interdites par l’islam, religion officielle de l’Etat, le Ministère de la communication censure la revue qui ne respecte par un principe très fort en Islam.

Le magazine catholique Pèlerin, avec son Hors-série intitulé « 50 clés pour comprendre l’islam », a lui aussi été bloqué. Encore une fois, un magazine représente le Prophète (salallahou ‘aleyhi wa salam).

Le Ministre de la communication a tout de même précisé que « la revue peut être distribuée si elle supprime le dessin représentant Dieu ». Il ajoute également qu’ « il y a une décision de l’ONU qui interdit toute atteinte aux religions ». Les magazines sont donc libres de parler de l’islam, mais elles doivent respecter le principe de non représentation iconographique.

Les dessous de ce projet

On pourrait ainsi voir ce projet d’échanger et de sensibiliser avec les éditeurs français sur l’islam comme une tentative de conciliation par les autorités marocaines, qui ont été ces derniers jours, vivement critiquées par les organisations internationales telle que Human Rights Watch ou encore Reporter Sans Frontière. Ces « censures » ont été considérées comme étant abusives et inadmissibles par un certain nombre d’organisations occidentales.

En communiquant à l’étranger sur les critères de publication au Maroc et sur l’islam plus généralement, le pays évite par ailleurs le clash et soigne son image à l’étranger.

A l’heure actuelle, se tient au Maroc un cycle de conférences autour des questions liées au paysage médiatique marocain.

Remarquons tout de même que les revues aiment à parler de l’islam, mais encore faut-il le faire avec soin, tout en respectant les principes de cette religion, afin de ne pas heurter ses adeptes.

By Younes

3 thoughts on “Maroc : lancement d’une campagne de communication sur l’islam auprès des éditeurs”
  1. assalamalaykoum,

    Human Rights Watch…

    je pense qu’il devrait déjà se penché sur la propagande exercée dans les pays occidentaux concernant les motifs des guerres qui ont été menés ces dernières années avant de regarder la censure des autres…

  2. Human Rights Watch, est financé par hasard par des organisations chrétiennes protestantes américaine,leur objectif est la distruction de l’islam.
    Alors s’il vous plait,le Maroc sait ce qu’il fait depuis + 2000ans de son histoire.

  3. c’est une initiative louable,encore qu’il faudrait impliquer les autorités politiques occidentales pour qui l’islam est devenu comme un bouc émissaire.

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