Samedi 4 février 2012, le roi Mohamed VI a gracié 458 prisonniers. Parmi eux, on retrouve beaucoup de musulmans accusés par le Gouvernement d’avoir contesté le régime marocain, d’autres auraient tout simplement commis le crime d’avoir une pratique rigoureuse de l’islam.

Un geste attendu

Selon les quelques informations disponibles, certains des prisonniers appartiendraient à la Salafiya Jihadia, dont des membres avaient été jugés responsables de l’attentat kamikaze du 16 mai 2003. Ils avaient été condamné à des peines allant de 20 à 30 ans de prison ferme pour atteinte à la sécurité de l’Etat. Il s’agit notamment de Abdelwahab Rafiki, Omar Haddouchi et Hassan Kettani.

Cependant, on retrouve dans ces rangs d’autres prisonniers politiques tels que des militants de la gauche socialiste, du mouvement du 20 février, des étudiants, des militants sahraouis, mais aussi d’autres prisonniers dont leur pratique rigoureuse de l’Islam dérangeait.

Par ailleurs, ces prisonniers ont eu des procès inéquitables dénoncés par des organisations des droits de l’homme. A titre d’illustration, le Conseil consultatif pour les droits de l’homme au Maroc a considérablement encouragé le roi à libérer les prisonniers victimes de cette justice corrompue.

Des efforts à poursuivre

Les associations se réjouissent de ce geste, et en attendent encore, pour d’autres prisonniers innocents. En effet, la Président de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) a déclaré qu’ «il y a un très grand nombre de salafistes victimes de procès inéquitables ». Elle ajoute que « à part quelques-uns dont la culpabilité a pu être prouvée, l’écrasante majorité d’entre eux sont innocents » Khadija Ryadi. Les associations espèrent ainsi que les efforts entrepris se poursuivront dans cette voie.

Le pardon fait partie du nouveau paysage politique marocain, après les élections législatives qui ont donné la victoire au PJD (parti de la justice et du développement à tendance islam-conservateur.

Libérer des prisonniers va aussi dans le sens des recommandations d’associations et d’organisations telle que Human Rights Watch qui avait appelé le Maroc à changer les lois répressives, entreprendre une réforme de son système judiciaire, et cesser la violence policière. C’était aussi un souhait du ministre du ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid.