Maroc : vers le développement de la finance islamique ?

Finance islamique au Maroc

Finance islamique au Maroc

La crise financière que traversent les plus grandes économies aura permis de mettre en évidence une fois de plus que le modèle financier reposant sur la spéculation et l’usure est voué à l’échec. D’un autre côté le primptemp arabe et les changements politiques au sein du Maghreb laissent entrevoir de nouvelles perspectives économiques, ainsi le Maroc sous l’impulsion d’un nouveaux gouvernement et d’investissements Qatari semble s’engager vers la finance islamique.

Un contexte politique favorable à la finance islamique

La victoire aux élections législatives le 26 novembre 2011 du PJD (Parti de la Justice et du Développement) au Maroc, avec 107 sièges sur un 395 que compte la Chambre des représentants, marque un tournant dans l’histoire du pays, désormais dirigé par un parti à l’orientation islamo-conservateur.

Cinq mois après la révision de la Constitution, et dans ce contexte de crise financière international, le nouveau gouvernement se doit de tenir des promesses tant attendues par un peuple ayant effectué un vote « sanction » à l’égard des partis traditionnels. Ainsi, ce parti devra mettre en place des réformes économiques et sociales (hausse du SMIC, indemnités aux sans-emploi, aides au logement, baisse du chômage, etc). Le dirigeant du PJD, et nouveau premier ministre, Abdelilah Benkirane, a annoncé l’introduction prochaine de principes de la finance islamique dans la nouvelle loi bancaire marocaine 2012. La question d’une finance islamique basée sur des principes éthiques et solidaires, devient rapidement l’apanage du nouveau gouvernement et permettrait d’atteindre plusieurs objectifs.

Elle permettrait d’abord de relancer comme l’a souligné Belkacem Boutayeb, expert consultant en finance islamique, la « culture entrepreneuriale en perte de vitesse » au Maroc, et donc un dynamisme économique. Elle favoriserait également un partage équitable des risques mais aussi des profits, dans un Etat aux inégalités encore élevées. En outre, elle représente un moyen afin de répondre à l’intérêt croissant des consommateurs marocains désireux de consentir à des prêts halal en vue d’acquérir un bien immobilier dans le respect de leurs principes religieux.

In fine, il s’agirait pour le Maroc d’un passage obligatoire afin d’obtenir davantage d’investissements provenant des pays arabes et notamment, ceux du Golfe, qui détiennent des réserves d’argent faramineuses. A cet égard, la banque Al Maghrib met en avant la nécessité du développement de la finance islamique dont elle a saisi tout l’enjeu ( un marché qui doublera d’ici 2015 et qui pèserait actuellement 1 000 milliards de dollars).

Le Qatar International Islamic Banq intéressé par le Maroc

Le Sheikh Khalid bin Thani al Thani et Abdulbasit al Shaibei, respectivement Président et PDG de la QIIB, ont été reçu le 21 décembre 2011 au Maroc afin de discuter d’un projet de partenariat financier et de coopération en matière d’investissement entre les deux Etats. Un projet de création d’une banque d’investissement et d’une société d’assurance islamiques a ainsi été discuté (avec comme partage 51% de parts d’action pour le Maroc, et 49% pour le groupe bancaire qatari).

Le groupe qatari a évoqué les solutions et les services financiers innovants proposés tant au secteur public qu’au secteur privé, et aussi bien au niveau national qu’au niveau international. QIIB pourrait ainsi représenté un modèle exemplaire pour le Maroc ayant l’avantage de se trouver sur trois marchés économiques (Europe, Moyen-orient, Afrique).

Le Maroc aspire à détenir à l’avenir une plaque tournante de la finance avec le développement d’un projet de centre financier régional et international, la Casa Finance City, et dont la construction devrait débuter cette année. Ce centre favoriserait la création de banques islamiques et encouragerait les investissements étrangers.

Le Maroc pourrait donc devenir l’endroit incontournable de la finance islamique régionale. Rappelons que pour l’instant, le seul hub de finance islamique existant est représenté par l’Indonésie et la Malaisie.

By Younes

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