Chroniques d’Oum Zaza : les relations entre frères et soeurs #Partie 2

relations entre enfants

Il y a quelques jours, nous abordions un sujet sensible et non moins important : les relations entre frères et sœurs. Nous avons choisi de le découper en plusieurs parties. Nous avons traité « l’accueil des sentiments » et « l’importance d’intervenir lorsqu’il y a brutalité« . Nous aborderons aujourd’hui deux autres points, pour respecter la chronologie du livre de Faber et Mazlish ; le fait qu’il faille résister à la tentation de comparer ses enfants, et l’approche peu commune qui consiste à ne pas traiter les enfants de la même manière.

Éviter la comparaison

La comparaison, qu’elle soit positive ou négative, aura des répercutions néfastes sur beaucoup d’enfants. Nous comparons beaucoup nos enfants, voici quelques exemples afin d’illustrer cette notion :

Comparaisons négatives

Exemple 1 : « Sabah tu laisse tout traîner dans le salon ! Regarde ton frère, lui au moins il ramasse ses affaires dès qu’il a finit ! »
Exemple 2 : « Belinda est un amour à côté de toi !! Toi, Sophie, tu ne me laisse aucun répit, j’en peux plus tu me fatigues !! »
Exemple 3 : « Si seulement tu pouvais avoir les résultats scolaires de ta sœur ! Elle au moins on ne se fait pas de souci pour le collège ! »

Comparaisons positives

Exemple 4 : « Aïcha, tu es vraiment plus débrouillarde que ta soeur machaALLAH »
Exemple 5 : « Ah, voilà Imran ! Toi au moins tu es soigné mon fils ! »

Voici des comparaisons qui peuvent affecter émotionnellement et psychologiquement vos enfants. Cela peut créer des rivalités fraternelles, de la jalousie, voire de la haine sur le long terme. Au quotidien on ne se rend pas compte des conséquences, les répliques ci-dessus vous semblerons même certainement anodines… Pour les fidèles lecteurs de notre chronique, cet article vous rappellera peut être celui sur les petits surnoms qu’on donne à nos enfants. Alors… que dire à Sabah lorsqu’on constate encore une fois qu’elle a laissé ses affaires d’école sur la table du salon ? Comment expliquer à Sophie que l’on a la migraine à force de la voir sauter dans tous les sens ? Ou encore comment aborder avec son enfant la question du bulletin scolaire qui est catastrophique, et lui exprimer nos appréhensions ? Utilisez la description. Décrivez ce que vous voyez, ce que vous ressentez, ou encore ce qu’il faut faire ! C’est aussi simple que ça et ça fonctionne, dans le respect de chaque individu au sein du foyer, sans mettre en compétition les enfants d’une même fratrie.

Exemple 1 : « Sabah, je voie le contenu de ton cartable sur la table du salon, c’est bientôt l’heure de dîner ! »
Exemple 2 : « Sophie, je suis fatiguée cet après-midi j’aimerai un peu de calme. »
Exemple 3 : « La télévision et les jeux vidéos sont interdits en semaine, et tes devoirs passent désormais en priorité même le week-end »
Exemple 4 : « Ça me fait plaisir Aïcha, j’aime que vous preniez soin de vos vêtements. »
Exemple 5 : « Je vois que tu as brossé tes dents 🙂 »

Ce sont des exemples, selon les situations dans vos familles respectives, les descriptions de ce que vos enfants doivent corriger varieront. Et pour que ces phrases banales et simples aient de l’impact sur vos enfants, comme le disait « Super Nany », il suffit de se mettre à hauteur de vos enfants ! Vos yeux doivent être sur la même parallèle afin que l’enfant comprenne consciemment et inconsciemment que ce que vous dîtes lui est adressé ! Faites le test : pour une même situation, échangez avec votre enfant de deux manières différentes : de la cuisine alors qu’il est dans le salon, et droit dans les yeux à sa hauteur… Vous serez surpris de la différence !

Vos enfants sont différents

Nous pensons que la logique souhaite que l’on donne à nos enfants la même quantité (de nourriture, de cadeaux, de vêtements, de marque d’affection, de temps…). Hors, être équitable ne veut pas dire donner en même quantité. Il faut donner selon les besoins de chacun, sans avoir peur de la différence. Au contraire, c’est le fait d’être différent avec chaque enfant qui comblera pleinement leur besoin.

Exemple 1 : Vous avez deux fils. Fathi, 4 ans, est un enfant ayant besoin d’affection. Tandis qu’Idriss, 6 ans, a un grand besoin d’écoute. Il est tard, vous souhaitez leur dire bonne nuit, ils dorment dans la même chambre et votre rituel est le suivant : un gros câlin avec des chatouilles au pied à chacun, pas de jaloux et dodo ! Fathi est comblé comme chaque soir, tandis qu’Idriss aimerait discuter ne serait-ce que 5 minutes à la place des chatouilles… Démontrez leur que vous les aimez chacun spécialement… Les formules : « Je vous aime tous pareil » n’est pas une vérité en soi : nos enfants sont des individus à part entière, avec leur qualité et leur défaut, sans les souligner obligatoirement il faut leur dire qu’ils sont tous spéciaux dans nos cœurs…

Exemple 2 : Vous êtes à table avec vos enfants. Pour qu’il n’y ait pas de jalousie, vous avez pris l’habitude de donner la même quantité de nourriture et de jus de fruits à Yaqob et Meriem. Ça a l’air de fonctionner, personne ne s’en plaint. Meriem ne se plaindrait pas d’avoir moins de viande et plus de jus de fruits. Inversement Yaqob aimerait plus de viande… Leur demander à chacun ce qu’il souhaite vous prendrait certes un peu plus de temps, mais cela leur prouverait que vous les connaissez particulièrement et que vous aimez leur faire plaisir.

Un de vos enfants aura certainement besoin un jour de plus de temps (naissance, école, blessure, handicap…), vous ne devez pas culpabiliser et vous croire injuste. Mesurez la situation et adaptez votre temps et votre énergie pour que personne n’en pâtisse. Expliquez toujours vos décisions, vos choix. Ce n’est pas la quantité mais la qualité de votre éducation, de votre amour, qui fera de vous de bons parents inchaAllah. Nous pourrions rebondir sur le comportement à avoir justement dans ce genre de situation, afin de ne pas responsabiliser outre mesure l’un de vos enfants par exemple dans le cas d’un frère ou d’une soeur handicapé(e). Nous y reviendrons inchaAllah. Et Allah est le Savant et le Gardien de toutes choses ! Qu’Il préserve vos enfants et en fasse des hommes et des femmes pieux(ses) et obéissant(e)s ! Amîn

By Younes

21 thoughts on “Chroniques d’Oum Zaza : les relations entre frères et soeurs #Partie 2”
  1. salem aleykoum

    j’aime beaucoup ces chroniques!qu’ALLAH la récompense!est ce que l’auteur de ces chroniques a déjà écrit un livre sur l’éducation des enfants?si oui je serais intéressée pour l’acheter,et quel en est le titre?

    barakALLAH fikoum!

    1. Wa fik barak ALLAH, c’est très flatteur !! Non je n’ai jamais écrit de livre, je ne fais que reprendre des livres que je lis et qui change mon quotidien et celui de beaucoup de parents, si vous aimez ce sujet, je vous conseille « Rivalités et Jalousies entre frères et soeurs » de Faber et Mazlish, c’est une sorte de reportage écrit d’ateliers entre parents c’est très très instructifs !! Vous m’en direz des nouvelles inchaALLAH =)

  2. Wa alaycoum salam wa rahmatuLLAH,
    Heureuse que vous ayez apprécié ! Barak ALLAHu fikoum =) Leurs idées et théories sont tellement intéressantes et facilitent tellement la vie, je ne me lasse pas d’écrire dessus =)

  3. Salam Aleikoum !!

    BarakAllah o Fiki pour cet article enrichissant et complet !!

    Aussi, lorsque,vous dites : Exemple 4 : « Aïcha, tu es vraiment plus débrouillarde que ta soeur machaALLAH »
    Exemple 5 : « Ah, voilà Imran ! Toi au moins tu es soigné mon fils ! »

    Ça reste tout du même.une comparaison qui peut entraîner de la jalousie ou autr

    1. assalamou ‘alaykoum,

      C’est exactement le sens du propos de la soeur. Relis bien mon frère (ou ma soeur)

    2. Barak ALLAHu fik, oui j’ai écris : « La comparaison, qu’elle soit positive ou négative, aura des répercutions néfastes sur beaucoup d’enfants. » j’ai juste séparé les exemples de comparaison positive et négative pour que l’on y voit clair, mais je donne des exemples pour éviter ces deux types de comparaisons : la description 🙂

  4. Salam oualeykoum, merci Oum zaza pour ces précieux conseils ! Moi je travaille sur un plan personnel pour parvenir à m’occuper de façon égale des enfants que je garde. Le plus compliqué est de gérer tout ce petit monde quand mes propres enfants sont en vacances. Difficile de canaliser ma petite qui peut facilement devenir jalouse si je prend le temps de jouer avec une telle, de ne pas pénaliser mes propres enfants sous prétexte que je travaille et que les enfants sont dans leur territoire etc.

    1. Wa alaycoum salam, oui effectivement j’imagine la complexité de la situation pour vos enfants qui sont comme vous le dîtes sur leur territoire =) En premier lieu, accueillez leurs sentiments, invitez les à vous livrer leurs sentiments, au calme, un par un, laissez les dire tout ce qu’ils ressentent, et ne jugez surtout pas ce qu’ils oseront vous dire, écoutez les seulement, et n’essayez pas de les raisonner, le fait de se sentir écoutés les aideront déjà énormément à changer leur vision sur cette situation, ensuite vous pourrez les aider à trouver une solution pour qu’ils se sentent tous bien, proposez, et écoutez les propositions, notez les, et observez les tous, c’est ce qui vous aidera à les satisfaire et à prévenir toute crise potentielle =)) donnez moi de vos nouvelles, et j’ai mis plus haut les références du livre qui m’a permis d’écrire les deux derniers articles de ma chronique sur Ajib =)

  5. salaam alikoum
    ahsana Allahou ilayk
    toujours un plaisir de te lire
    ce que vous dites reflete parfaitement l’avis que je m’etais fait et le confirme
    j’aime !

  6. salamalikom super chronique,j’aimmmmmmmmme énormément!!J’adhère totalement d’autant plus que j’ai des jumeaux(une fille et un garçon)qui sont différents,à chacun son domaine,je remarque tous les jours leurs différences,d’où l’importance de ne pas les comparer…machAllah cette chronique est un très bonne initiative.

  7. as salam aleykoum,

    très bon article, attention cependant aux livres de Faber et Mazlich, il y a du bon et du moins bon , des fois en contradiction avec notre religion
    c’est par expérience que je me permets de dire cela, j’ai fais les ateliers, lu les bouquins avec d’autres soeurs et il y vraiment des limites

    barakallahoufiki pour ton article

  8. Wa alaycoum salam wa rahmatuLLAH,

    J’ai suivi les ateliers avec Karima Bahou qui fait le pont entre les apprentissages des deux femmes et l’Islam, je n’ai donc pas eu ce soucis d’adaptation el hamdouliLLAH, concernant les livres que j’ai lu, je n’ai pas constaté de grosses contradictions, ne serait-ce qu’avec le comportement de notre prophète (Paix et Bénédiction d’Allah sur lui), mais il serait intéressant qu’après votre commentaire vous précisiez les points que vous trouvez « moins bons », et contradictoires, surtout pour ceux qui ne connaissent pas ces ouvrages, la critique est importante lorsqu’elle est constructive, j’ai hâte de vous lire barak Allahu fiki !

  9. Assalamo aaleykoum,

    Je viens de découvrir le site Ajib et la superbe chronique d’Oum Zaza!
    Masha Allah!!!! Excellent!
    Allahi jazik bel kheir oukhti pour cette chronique, je vais te faire un gros coup de pub incha Allah contact, forum…

    Je n’ai pas eu l’occasion de lire le livre de Faber et Mazlich. Idem, j’attends également les précisions de Selma sur les contradictions.

    Je voudrais savoir oukhty si tu connais ce livre :

    Relations frères soeurs, du conflit à la rencontre Catherine Dumonteil-Kremer

    Et si oui, qu’en penses-tu?

    Barakallahoufik!

    Je conseille fortement le livre de ‘Abd-Allâh Nâsih Oulwane

    l’éducation des enfants dans l’Islam

    Je ne l’ai pas encore terminé mais masha Allah il est très riche en enseignement car il recadre l’éducation des enfants dans les limites de l’Islam!

    Qu’Allah nous facilite l’éducation de nos enfants! Amiiin,!
    Prenez soin de votre foi!

    Wa salam aaleykoum wa rahmatouLlahi wa barakatouh

  10. Wa alaycoum salam wa rahmatuLLAH,
    Barak ALLAHu fiki, concernant les contradictions, je pense qu’elles sont nécessaires pour ne pas avoir d’œillères et se remettre constamment en question. Les limites que j’ai pu constater de cette « pédagogie éducative », c’est que beaucoup trop de parents interprète malheureusement que l’éducation sans violence rime avec zéro limites. En parlant avec une amie@, j’ai également compris que souvent les ouvrages tels que ceux-ci renvoient trop de points négatifs au visage des parents qui se sentent mauvais ou incapables. A ceci je réponds qu’on est TOUS humains, qu’on est absolument TOUS imparfaits, que les deux auteurs avouent même dans leurs ouvrages les erreurs qu’elles ont fait et qu’elles font encore. Elles n’auraient d’ailleurs jamais écris et souhaité accompagner les parents si elles avaient été parfaites.
    Pour l’épanouissement de tout enfant, il faut des règles des limites et de l’ordre (sans devenir autoritaire pour autant). Faber et Mazlish a été pour moi une révélation, ça n’est pas pour autant que je rejette le reste. Je suis attachée à la pédagogie Montessori également, qui dans le même esprit respecte infiniment l’enfant sans en faire des enfants rois. Contrairement aux critiques que l’on peut lire sur ces méthodes. L’ordre est primordiale, l’écoute et l’observation prioritaires. Je crois que notre nature humaine imparfaite maintient de toutes manières un équilibre entre ces pédagogie douce et notre côté impulsif animal. Le juste milieu, comme pour tout. Ce qui compte pour moi c’est que le jour du jugement je pourrais dire (inchaALLAH) que j’ai tout fait pour me réformer, m’éduquer et bien traiter les enfants qu’Il m’a confié. Bon je crois que je devrais développer ça dans un prochain article LOL
    Je ne connais pas le livre de Catherine Dumonteil-Kremer et regarderait ça dès que j’en aurait l’occasion, merci :)))

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *