Le Maroc annule l’Aïd el-Adha en raison de la sécheresse : une décision difficile.
Ce 27 février 2025, une annonce importante a marqué les esprits au Maroc : le roi Mohammed VI a appelé les Marocains à s’abstenir de pratiquer le sacrifice traditionnel de l’Aïd el-Adha, prévu pour début juin. Cette décision, relayée par le ministre des Affaires islamiques Ahmed Toufiq lors d’un message télévisé, intervient dans un contexte de sécheresse persistante qui frappe le Royaume depuis sept années consécutives.
Le souverain, a justifié cette mesure par les « défis climatiques et économiques » auxquels le pays fait face. Avec un déficit pluviométrique de 53 % par rapport à la moyenne des trente dernières années, selon le ministère de l’Agriculture, le cheptel national a chuté de 38 % en un an. Cette pénurie, combinée à une flambée des prix de la viande rouge – atteignant 11 à 12 euros le kilo à Casablanca –, rend le sacrifice inabordable pour de nombreuses familles, dans un pays où le salaire minimum avoisine les 290 euros mensuels.
« L’Aïd el-Adha est une sunna confirmée, mais son accomplissement dans ces conditions difficiles risque de nuire aux plus démunis », a expliqué le roi dans son message. Il a ainsi invité les Marocains à privilégier la dimension spirituelle de la fête, en se concentrant sur la prière et la gratitude envers Allah.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc suspend ce rituel : des décisions similaires avaient été prises en 1963, 1981 et 1996 sous le règne de Hassan II, pour des raisons économiques et climatiques. Cependant, cette annulation reste exceptionnelle et témoigne de la gravité de la situation actuelle.
En ces temps d’épreuve, cette décision rappelle la flexibilité de la religion islamique, qui privilégie la miséricorde et la facilité, comme le souligne le verset coranique : « Allah ne vous impose aucune gêne dans la religion » (Sourate Al-Hajj, 22:78). Une invitation à méditer sur l’essence de l’Aïd, au-delà du sacrifice matériel.
Sources diverses : Le monde, Media 24, H24 info, etc.