À Mascate, la mobilisation populaire à Oman se renforce contre les entreprises qui soutiennent l’occupation israélienne dans ses offensives sur Gaza et le Liban. Depuis le 7 octobre 2023, après l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » menée par la résistance palestinienne, de nombreux consommateurs ont cessé de fréquenter des restaurants et cafés réputés pour leur soutien à Israël. Récemment, plusieurs entreprises ont même fermé des succursales, comme Carrefour à Barka, au nord d’Oman.
Les Omanais sont devenus plus attentifs aux marques, vérifiant leur implication dans le conflit avant tout achat, et utilisent divers moyens, comme leurs smartphones, pour identifier les produits visés par le boycott.
Le politologue et président de l’Association des journalistes omanais, Mohammed Al-Araimi, a déclaré que ce boycott est un acte de soutien essentiel envers le peuple palestinien. Selon lui, cette campagne envoie un message fort aux entreprises internationales qui soutiennent Israël : il y a un prix à payer pour ce soutien, et elle renforce le moral des Palestiniens.
Les entreprises locales en plein essor
Le chercheur en économie Alawi Al-Mashhour a observé un impact positif de ce boycott sur l’économie locale. Selon lui, il a permis de :
– Réduire les transferts financiers vers les franchises étrangères,
– Favoriser la croissance d’alternatives locales,
– Stimuler la circulation de l’argent au sein du pays.
Les entreprises omanaises, particulièrement dans les secteurs de la restauration et du commerce de détail, ont bénéficié de cette dynamique. Par exemple, le café omanais « 55 » s’est imposé face à des chaînes internationales comme Starbucks. De même, des marques locales telles que « Koko » connaissent un succès croissant en remplacement de franchises internationales.
L’initiative des étiquettes et le soutien de la population

Pour renforcer le boycott, plusieurs magasins ont mis en place une signalisation indiquant les marques en lien avec Israël, et apposent des étiquettes « Fabriqué à Oman » pour encourager les produits locaux. Mansour Al-Amri, directeur du centre commercial « Al-Raha Hypermarket », rapporte que cette initiative a été bien accueillie, contribuant à éduquer les consommateurs sur l’importance de leur choix d’achat.
Un soutien des autorités religieuses et des influenceurs
Les autorités religieuses en Oman ont également soutenu activement cette campagne, la qualifiant de devoir religieux et patriotique. À leur tête, le grand mufti d’Oman, Cheikh Ahmed Al-Khalili, a souligné que le boycott affaiblit l’ennemi et qu’il s’agit d’une obligation pour la communauté. Les écrivains, académiciens et influenceurs omanais jouent également un rôle essentiel dans la sensibilisation et encouragent l’engagement populaire en faveur de la Palestine.
Les réseaux sociaux ont grandement contribué à la diffusion de cette campagne, relayant les informations et sensibilisant les Omanais aux actions des entreprises soutenant Israël.
Source : Al Jazeera