Cheikh Abdarrazaq Al Badr raconte un récit qui contient une grande exhortation pour tous les parents.
“Laissez-moi profiter de cette occasion pour vous raconter une histoire incroyable. Elle contient une grande leçon à tirer pour le musulman au sujet des invocations faites contre ou pour son enfant.
Cette histoire concerne un homme venu d’un autre pays pour effectuer la ‘Oumra. Près de la Ka’ba, il accomplit les rites rapportés dans la Sounnah et de nos prédécesseurs. Puis il se rendit au Moultazam[1] où il invoqua.
L’un des militaires qui ont la responsabilité de se tenir près de la pierre noire – qu’Allah lui accorde la réussite, le récompense en bien et le bénisse pour sa mémorable réaction – commençait ses fonctions à ce poste.
Il raconte : « J’ai entendu quelqu’un sangloter et cela m’a interpellé. Je me suis mis à écouter ce que disait cet homme dans ses invocations. Cet homme disait : “Seigneur ! Les gens ont des enfants et moi je n’en ai pas, accorde-moi un enfant.” Il répétait ces mots et pleurait à chaudes larmes. J’étais nouveau dans mes fonctions et mon oreille a bien enregistré cette voix.
Et gloire à Allah, 18 ans ou 20 ans après, j’étais toujours au même endroit, au Moultazam, lorsque j’entendis la même voix. Je me suis alors rappelé cet homme et je l’ai regardé, c’était bel et bien lui. Il invoquait avec les mêmes chaudes larmes et les mêmes sanglots. J’ai alors prêté oreille, que pouvait-t-il demander ? Il disait “Ô Seigneur, anéantis cet enfant !” Et étant près du Moultazam, il insistait et pleurait en invoquant Allah d’anéantir son enfant. Je suis alors descendu de mon poste en demandant à un collègue de prendre ma place, puis je l’ai pris et l’ai fait sortir du Moultazam pour lui parler. » Il a bien agi, qu’Allah le récompense en bien.
Le militaire continua : « Je dis à cet homme : “N’est-ce pas toi qui, il y a 18 ans, étais dans ce même endroit invoquant Allah de t’accorder un enfant ?” – “Oui,” répondit-il. “Toi, à cet endroit, tu as fait preuve d’injustice envers ton enfant à deux reprises. La première fois, je t’ai écouté et ai retenu ton invocation. Tu disais : « Accorde-moi un enfant » mais tu n’as pas demandé un enfant pieux. Tu demandais un enfant et répétais cette demande sans demander qu’il soit pieux. Tu n’as pas dit : {Seigneur, fais-moi don d’un enfant vertueux.} (S.37, v.100) Tu n’as pas invoqué Allah pour qu’il le soit.
Et maintenant, tu reviens au même endroit pour invoquer contre lui ; tu n’as donc pas été bienfaisant envers lui, ni la première fois ni la seconde. Retourne à cet endroit et invoque Allah de le guider. Pleure de la même manière et demande à Allah de le guider et qu’Il le ramène vers Lui ! Je l’ai de nouveau pris et l’ai ramené au Moultazam après lui avoir expliqué les choses. Il s’est mis à pleurer et à invoquer pour la guidée de son enfant. Un an après, il est revenu avec son enfant. Il est venu me saluer et dit à son fils de me raconter son histoire.”
Cet enfant a juré au militaire qu’au même moment où son père s’était tenu au Moultazam où il invoquait Allah de guider son fils, il fit ses ablutions, commença à prier et revint sur le droit chemin. Il disait : « Je jure par Allah, qu’au même moment où mon père s’est tenu au Moultazam et a invoqué la guidée pour moi, j’ai fait mes ablutions puis j’ai prié, et mon état s’est amélioré après cela ». Alors qu’auparavant il se droguait, causait beaucoup de tort à ses parents et qu’il en avait découlé un grand mal. »
Il est donc important de prêter attention à ce sujet. Le parent ne doit pas se précipiter et s’impatienter lorsque son fils le met en colère ou qu’il le provoque par certains de ses comportements, en invoquant contre lui en recherchant les temps propices à l’exaucement. Ceci est une erreur. Il incombe au père d’être miséricordieux envers son enfant. Il incombe au père d’être miséricordieux envers son enfant… » termine le Cheikh, très ému.
[1]Le Moultazam est l’intervalle entre le coin où se trouve la Pierre Noire et la porte de la Kaaba.
Macha Allah. Alhamdoulillah. Un récit émouvant. Qu’Allah nous pardonne, nous protège et nous guide. Amine.