Il y a quelques jours un internaute a piégé « Valeur Actuelles », un journal ultraconservateur, en se faisant passer pour un prof de ZEP qui aurait été victime de menaces de ses élèves musulmans.
Le concerné, « Malik Milka », est revenu ensuite sur ce qui a été l’origine de cette épisode, moitié tragique – moitié comique, en expliquant dans un tweet : « Avec toutes ces fakes news sur les musulmans, je me suis dit qu’il fallait faire un truc pour montrer qu’en racontant N’IMPORTE QUOI on pouvait avoir une tribune. Je me suis souvenu que j’avais un vieux compte. Je change le prénom et la bio et c’est parti, je deviens prof en ZEP. »
Dans son tweet original il disait : « Je suis professeur à Strasbourg. Mes élèves qui refusent que l’on parle de laïcité et de la Shoah, et je reçois des menaces de mort. Toujours les mêmes profils, qui me traitent de ‘vendus’. Intolérable. Je ne me tairai plus sur la haine contre les juifs »
Quelques heures après sa publication, elle est retweeté abondamment et l’internaute nous raconte la suite :
Je ponds un tweet cliché au maximum et hop : Damien Rieu RT + me follow, des comptes identitaires s’y mettent et en moins de 12 heures Valeurs Actuelles me contacte 😈 pic.twitter.com/UtEAtUO0aj
— Malik Milka (@abdelmalik92) March 30, 2021
Une fois au téléphone, il ajoute à l’histoire originale une flopée d’inepties et se pose tellement peu de limites dans son discours qu’il pense que cela va s’entendre : « Je sors un max de fakes bien grosses, pensant parfois qu’on allait me griller. « Les élèves refusent le gel hydrocalcoolique car il rend impur » « on me traite de harki » « les garçons et les filles ne se mélangent pas » ».
Il va même plus loin, donnant pour « preuves » des menaces des photos de gribouillis en langue arabe qui sont en réalité des paroles de chansons de Cheb Khaled : « « Shab l’baroud Wa l’carabina ».
Pourtant tout cela passe sans problème, et le journaliste de Valeurs Actuelles, au lieu de mener une enquête approfondie pour vérifier les faits, décide de publier directement un article titré : « A Strasbourg, le cri d’alerte d’un professeur face à la pression communautaire qui sévit dans son lycée ».
Évidemment, tout cela rejoindra les nombreuses « casseroles » du monde journalistique sans plus d’émoi, avant de retomber dans l’oubli.
Nous souhaiterions pourtant que tous nos compatriotes français se rendent compte que les pratiques de certains médias sont scandaleuses. Si nous prenons le présent exemple, il s’agit d’une diffusion de mensonges graves ayant pour conséquences la création de clivages dans la société, sans la moindre enquête sérieuse sur les faits, dans le simple but de faire le buzz et de contenter des fantasmes autour d’une religion.
De plus, dans le cas où cela serait avéré, on voit que la majorité des médias est largement plus prompt à diffuser avidement des faits divers qui créent la division que de rendre hommage à la majorité des musulmans qui apportent quotidiennement à la société française.
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