Le Lycée privé Averroès de Lille a obtenu ce 31 mars une belle victoire judiciaire contre le conseil régional des Hauts-de-France (anciennement Nord-Pas-de-Calais et Picardie) qui avait décidé de suspendre unilatéralement le financement des subventions qui lui étaient dues, en vertu de son contrat avec l’État.
Cette décision avait été prise en 2020 par la région sous l’impulsion de Xavier Bertrand, ancien ministre de la république et président du conseil régional des Hauts-de-France depuis 2016.
Ce n’était pourtant pas la position de ce dernier en 2015, alors qu’il débattait avec Marine Le Pen, qui demandait déjà de son côté l’arrêt des subventions, suite aux accusations d’islamisme, d’un professeur démissionnaire, à l’encontre du Lycée. En effet, Xavier Bertrand avait réagi aux attaques de Mme Le Pen en affirmant : « On a compris votre rhétorique, en permanence ; chercher à faire la confusion entre l’islamisme radical et l’Islam », et était dans une posture défensive de ce Lycée, qu’il avait d’ailleurs visité.
Pourquoi donc ce revirement de Xavier Bertrand ?
Dans leur ouvrage « Qatar papers ; Comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe » , Georges Malbrunot et Christian Chesnot accusaient le Lycée d’avoir reçu des financements opaques de la part du Qatar. Ce qui avait amené le président du conseil régional à suspendre les subventions. Le Lycée avait vivement démenti ces accusations via son directeur financier qui dénonçait des mensonges des deux journalistes via une publication sur Mediapart.
Le Rassemblement National s’était étonné du revirement de Xavier Bertrand dans un communiqué : « La décision soudaine de suspendre les subventions à cet établissement est un revirement de position opportuniste. »
La réaction du Lycée Averroès suite à sa victoire judiciaire
C’est sur sa page Facebook que ce Lycée d’excellence, classé 1er lycée de France en 2013 et 1er dans la région Les Hauts de France en 2018 (Allahoumma barik), a publié un communiqué de presse à propos de cette décision de justice.
La direction du lycée a déploré dans un premier temps le comportement de Xavier Bertrand qui, malgré deux contrôles (effectués en 2020 par la Direction Régionale des Finances Publiques et par le Ministère de l’Éducation Nationale), s’est obstiné dans le blocage des subventions. L’un de ces contrôles aurait même souligné « la qualité pédagogique de l’enseignement dispensé par le lycée Averroès et l’engagement des personnels », c’est dire le caractère positif de ces conclusions qui aurait dû faire cesser cet acharnement dans la foulée !
Il aura fallu que la justice de notre pays s’en mêle pour rappeler à l’ordre un président de région qui n’a nullement le droit de bloquer les financements de l’État sur la simple base de soupçons.
Nous saluons en tout cas l’intégrité des tribunaux qui ont rendu leur jugement avec impartialité malgré un contexte difficile.