Le Kenya a l’intention de fermer deux camps de réfugiés, Dadaab, peuplé en majorité de Somaliens, et Kakuma, peuplé en majorité de Soudanais. Les populations seront ensuite déplacées dans leur pays respectifs en Somalie ou au Sud-Soudan.
Cela fait trois fois que le Kenya tente de fermer Dadaab, mais cette fois le second camp de Kakuma est également en ligne de mire, ce qui pourrait démontrer cette fois une volonté plus ferme du gouvernement Kenyan d’expulser les réfugiés.
Cette situation difficile a des racines anciennes ; Si l’on prend l’exemple de Dadaab, la plupart de ces réfugiés sont des Somaliens ayant fui la guerre civile dans leur pays (qui aurait fait 500 000 morts selon l’ONU), avant de rejoindre le Kenya voisin, au début des années 90, il y a déjà 30 ans de cela. Beaucoup de jeunes gens sont nés dans ce camp et n’ont connu que cette vie.
Maintenant le Kenya a l’intention de fermer ce camp et d’expulser ses habitants en invoquant notamment des raisons sécuritaires après plusieurs attentats ces dernières années. Pourtant, le conflit n’est pas résolu en Somalie et il n’y a pas de terre prête ni d’endroit sûr vers lesquels revenir.
Interrogée par le média NTV Kenya, une réfugiée qui approche la soixantaine témoigne : « Je ne sais pas où aller, je suis venu ici en tant que jeune femme… Je ne sais pas où aller, je n’ai pas de pays ou de proches vers lesquels aller. Je suis reconnaissante au Kenya de nous avoir donné la paix, un abri, et une terre dans laquelle s’établir » avant d’ajouter « J’appelle le gouvernement du Kenya à stopper les plans de fermeture des camps. »
Le ministère de l’intérieur a sommé les humanitaires présents à effectuer ce déplacement en 14 jours.
Une jeune femme réfugiée, résignée, interpelle également le gouvernement Kenyan : « Nous ne sommes pas contre le rapatriement, et nous serions heureux de revenir dans notre pays, mais ce ne sera pas possible pour nous de partir en 14 jours ou même en 3 mois… Nous demandons au gouvernement du Kenya de suivre le processus de rapatriement, tout en respectant nos droits en tant que réfugiés. »
En effet, la vie est certes extrêmement difficile dans ce camp, avec un chômage de masse, l’impossibilité de se déplacer facilement à l’extérieur et donc de s’intégrer à la population kényane, des conditions de vie exécrables. Mais c’est pourtant le quotidien auquel ces réfugiés se sont habitués, avec un semblant de normalité, et la Somalie doit retrouver une certaine sécurité et préparer un lieu de retour décent avant que le Kenya ne songe à renvoyer cette population en détresse.
Cette situation est malheureusement largement répandue et les chiffres mondiaux rapportés par les Nations-Unies sont ahurissants : « À la mi-2020, 80 millions de personnes avaient été déplacées dans le monde à la suite de conflits, de persécutions, de violations des droits humains et de violences ».
Une grande partie d’entre eux sont musulmans avec des personnes venant de Syrie, du Sud Soudan, de Palestine, de Somalie, d’Afghanistan, de Myanmar etc.
Que peut-on faire à notre niveau nous direz-vous ? Nous pouvons commencer par partager les informations sur ces conflits au maximum, afin de sensibiliser et de récolter des fonds pour aider nos frères et sœurs. Ensuite, concernant la situation géopolitique extrêmement défavorable et la violence que subissent les musulmans, nous pouvons faire deux choses :
-Nous rapprocher d’Allah : nous-même, nos familles, notre entourage, en multipliant les actes d’adoration et les demandes de pardon afin de bénéficier de Son Secours.
-Invoquer Allah pour la guidée de notre communauté et sa délivrance.
Qu’Allah purifie nos âmes, nous pardonne, et nous accorde Son Secours dans toutes nos affaires.
L’UNHCR (L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés) est présente dans les camps du Kenya et ailleurs et si vous voulez contribuer à donner pour aider les réfugiés partout dans le monde, n’hésitez pas à le faire sur leur site : don.
C’est l’UNHCR qui s’occupe de distribuer les dons comme elle l’entend, donc si vous connaissez une association qui collecte spécifiquement pour les musulmans du Kenya, n’hésitez pas à nous la partager en commentaire afin que nous ajoutions ses coordonnées à l’article. BarakaLlahoufikoum.