Des musulmanes organisent des cours de self-defense après plusieurs agressions à Edmonton (Canada)

La communauté musulmane d’Edmonton, capitale de la région d’Alberta au Canada, a décidé de prendre des mesures après l’agression de cinq femmes voilées, dont une majorité de femmes noires, en l’espace seulement de 10 semaines.

Noor Al-Henedy, directrice des communications et des relations publiques de la mosquée Al Rashid est inquiète que cela devienne une véritable « tendance » vu à quel point les attaques étaient rapprochées ; d’où l’obligation d’agir rapidement.

En effet, trois mosquées (dont la mosquée Al Rashid) ont décidé de proposer des cours de self-defense à toute femme qui le souhaite pour une somme symbolique mais également de sensibiliser contre le racisme et l’islamophobie.

« C’est inacceptable. Il est impossible que cela devienne la norme. » a déclaré Noor Al-Henedy. Et comme un sentiment de peur s’est installé au sein de la communauté musulmane, ces cours de self-defense permettront aux femmes de reprendre confiance en elles et d’apprendre à se protéger en cas de danger.

« Une femme ou une jeune fille ne devrait pas vivre dans la peur. » a-t-elle affirmé tout en ajoutant que les cours étaient ouverts aux femmes de toute croyance.  «Toute femme, qu’elle soit musulmane ou non, doit être très vigilante et très consciente, surtout si elle marche seule.»

L’initiative a reçu une autorisation de l’agence publique Alberta Health Services, qui s’occupe de fournir des services de santé à l’ensemble de la région, à condition que les mesures de distanciation physique soient bien respectées et que les cours soient limités à 25 personnes maximum.

Les cours ont ensuite attiré très rapidement beaucoup de femmes. Aisha Barise, enseignante et ceinture noire 3e Dan au Taekwondo, a déclaré qu’elle était heureuse de pouvoir partager son expertise mais que cela était « triste de voir qu’il y ait beaucoup de mamans qui devaient suivre ces cours car elles veulent vivre en sécurité pour elles-mêmes et leurs enfants. »

L’enseignante a déploré que « La plupart du temps [nous, les femmes], nous pensons que nous sommes est vraiment faibles et que nous ne sommes même pas capables de nous défendre. Et c’est pour ça que je veux vraiment aider les femmes noires et les femmes musulmanes. J’aimerais vraiment leur ouvrir des portes et voir un grand changement. »

Elle pense également que l’autodéfense ne requiert pas systématiquement de combat physique mais dépend également d’autres facteurs encore plus importants comme le fait de développer la force mentale et l’instinct qui permettent de gérer de telles situations, mais aussi l’utilisation de la voix (qui peut permettre de dissuader les assaillants, et d’alerter les passants, NDLR).

Mais une chose est certaine, même si le contexte est inacceptable, et sans être alarmistes vu les statistiques qui restent faibles, les agressions subies par les femmes de toute croyance restent quotidiennes dans le monde, alors chacune devrait apprendre les gestes de base et en faire des réflexes qui peuvent minimiser les dégâts de ces lâches attaques.

 

 

By Younes

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