La chaine Arte nous a livré un reportage touchant qui retrace l’engagement des bénévoles musulmans qui ont aidé à l’inhumation des morts pendant la crise du covid en Belgique, et notamment à Bruxelles, l’une des villes les plus touchées du pays avec une communauté musulmane très présente.
Bruxelles ne compte qu’un seul cimetière multiconfessionnel partagé entre musulmans, chrétiens orthodoxes et juifs : l’intercommunal d’inhumation d’Evere, un cimetière de 4 hectare (40.000 m²) de superficie.
Avec le confinement, l’arrêt des vols internationaux, et le blocage sanitaire, les bruxellois musulmans se sont retrouvés dans l’impossibilité de rapatrier les corps de leurs défunts vers leur pays d’origine comme c’est très souvent le cas. Comme il n’y avait pas une grande visibilité par rapport à la réouverture des frontières, beaucoup ont choisi d’enterrer leurs morts directement sur place en Belgique.
Conséquemment il y a eu un inhabituel afflux de morts [Qu’Allah leur fasse miséricorde], mais les fossoyeurs employés ont pu cependant profiter de la présence de nombreux bénévoles musulmans, qui par leur initiative personnelle contribuent au nettoyage et à la préparation des tombes. Par ailleurs, ils entourent les familles endeuillées et participent à l’enterrement et aux invocations en faveur des morts.
La direction qui gère le cimetière respecte les pratiques funéraires islamiques et ont laissé faire, ce qui est un bel exemple de tolérance de la diversité religieuse et culturelle. Parmi ces pratiques on retrouve par exemple le fait d’orienter les dépouilles vers La Mecque (Qibla) et la sacralité des corps des défunts.
Il y a aussi les croyants qui participent à la prière mortuaire (Salat Al Janaza) et accompagnent le cortège funéraire jusqu’à la tombe. Cela est réconfortant de voir de la miséricorde et de l’entraide entre musulmans.
Selon Abû Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète (ﷺ) a dit : « Celui qui assiste aux funérailles d’un musulman jusqu’à ce qu’on prie sur lui aura un qirat de récompenses, et celui qui reste jusqu’à son enterrement en aura deux ; le plus petit qirat étant de la taille de la montagne d’Uhud. » (Boukhari et Mouslim).
Ibn ‘Abbâs (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père) a dit : « J’ai entendu le Prophète (ﷺ) dire : « Il n’y a pas un musulman qui meurt et sur lequel prient une quarantaine de personnes de ceux qui n’associent rien à Allah, sans qu’ils n’intercèdent pour lui auprès d’Allah » ». (Mouslim, Ahmed et Abou Dawoud).
Qu’Allah les récompense.