La Chine obligerait des centaines de milliers d’Ouïghours, de Kazakhs et de Tibétains à cueillir du coton dans les champs de la province du Xinjiang, selon un nouveau rapport du Think Tank (groupe de réflexion) Center for Global Policy. Ce Think Tank américain se déclare non partisan politiquement.
Déjà début 2020, 83 grandes marques comme Nike, Adidas, Apple et d’autres avaient été accusées par un Think Tank australien d’utiliser le fruit du travail forcé ouïghour dans leurs chaînes d’approvisionnement. Et ces derniers travailleraient en tout dans 27 usines chinoises. De plus, en septembre dernier, H&M a rompu avec l’un de ses partenaires chinois accusé de forcer des ouïghours à confectionner des vêtements dans ses usines.
Dans un contexte de guerre économique entre la Chine et les USA, ces derniers avaient profité de ces accusations pour décider de bloquer, également en septembre, une partie des importations de coton et de tomates chinoises provenant du Xinjiang ; de multiples contrôles et blocages de cargaison en douane avaient été effectués.
Ce dernier rapport a relancé la polémique aux USA et remit de la pression médiatique sur ces grandes marques, tout en déclenchant de nouveaux appels d’associations des droits humains au gouvernement américain afin qu’il interdise la totalité des importations de coton et produits en provenance de la région du Xinjiang.
Il est en tout cas de notoriété publique que les camps d’internements et le travail forcé dans le Turkestan oriental sont réels ; tout comme la Chine est sous le coup d’accusations de génocide et d’épuration ethnique des ouïghours.
Selon les sources, un million de personnes seraient déjà passées par ces camps de « rééducation » et, d’après ce nouveau rapport, plus de 500.000 personnes seraient forcés à travailler dans ces champs de cotons dans un programme d’esclavage moderne.
La chine elle présente ce programme comme de la formation professionnelle pour lutter contre l’extrémisme et se vante des résultats obtenus pour « développer » et apporter la paix dans la région.
Wang Wenbin, porte-parole au ministère des affaires étrangères chinois a rejeté ces accusations et a déclaré lors d’une conférence de presse à Beijing : « Aider les gens de tous les groupes ethniques à trouver un emploi stable est totalement différent du ‘’travail forcé’’ ». Selon lui ces programmes auraient aidé près de 3 millions de personnes à sortir de la pauvreté dans la région. Cette main d’œuvre gratuite ou très bon marché est cependant essentielle à la Chine, car encore 70 % du ramassage du coton n’est pas mécanisée et se fait à la main.
Malgré les pressions exercées, des experts ont cependant mis en garde contre les conséquences économiques d’une rupture totale des liens commerciaux avec la Chine, alors qu’environ 85% de l’approvisionnement en coton brut de la Chine et 20% de l’approvisionnement mondial proviennent du Xinjiang. En tout cas un autre projet de loi interdisant la totalité des importations en provenance du Xinjiang va bientôt être proposé pour adoption au Sénat américain.
La BBC de son côté a affirmé avoir contacté 30 grandes marques internationales en leur demandant si elles avaient l’intention de continuer à s’approvisionner en produits provenant de cette région. Parmi celles qui ont répondu, seules quatre ont déclaré avoir une politique stricte consistant à exiger que leurs fournitures ne contiennent pas de coton brut du Xinjiang.