La Turquie échappe aux sanctions de l’UE malgré l’acharnement de la Grèce

Dans un contexte tendu entre la Grèce et la Turquie, les 27 pays membres de l’Union Européenne ont discuté des éventuelles sanctions à adopter contre la Turquie ce jeudi.
Ils sont finalement parvenus à accord fragile pour sanctionner individuellement les responsables des opérations d’exploration gazière en Méditerranée.

C’est notamment l’Allemagne qui est parvenue à tempérer les débats et obliger l’UE à repousser d’éventuelles sanctions plus lourdes à plus tard. C’est ainsi que Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a été chargé de « faire un rapport au plus tard en mars 2021 sur l’évolution de la situation », et prendre, si la situation ne change pas, des mesures plus lourdes à l’égard de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.

Pour rappel, la Turquie n’est pas membre de l’UE mais possède un accord d’union douanière avec l’Union depuis 1995 qui permet aux biens de voyager entre les deux entités sans restrictions douanières (excepté pour certains secteurs comme l’agriculture, le secteur public etc.).

La Grèce avait accusé fin juillet la Turquie d’ingérence dans ses eaux territoriales, car cette dernière aurait selon elle envoyé des navires de guerres et un navire de recherche d’hydrocarbures sous-marins. Elle avait alors demandé à l’UE d’infliger des sanctions lourdes à l’égard de la Turquie, notamment la suspension de l’union douanière.

« Nous appelons l’UE à adopter une liste de sanctions sévères au cas où elle [la Turquie] violerait les droits souverains de la Grèce et de Chypre » avait notamment demandé le ministre des affaires étrangères grec.

Finalement la Grèce n’aura pas gain de cause, et ce ne sont que des sanctions minimales qui ont été adoptées ; elles ne viseront pas des secteurs économiques précis de l’économie turque mais viseront individuellement deux responsables de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), qui auront leur nom inscrit sur une liste  noire de l’UE et qui seront interdits de visas tout en ayant leurs avoirs gelés dans l’UE.

Il est également à noté que malgré l’abattage médiatique anti turc en France et la frénésie du président Emmanuel Macron qui prend automatiquement une posture anti-turc sur la plupart des dossiers géopolitiques, il semble que l’Europe garde son sang-froid et respecte ce partenaire fort qu’est la Turquie.

La Turquie pas inquiétée outre mesure

Très vite après cette décision la Turquie a rejeté, dans une position de principe, cette mesure allégée prise par l’Union européenne qu’elle qualifie par ailleurs de « biaisée et illégitime ».

Cependant le président turc Erdogan avait affirmé mercredi, la veille de ces débats, que d’éventuelles sanctions de l’UE n’étaient pas « un grand souci » pour son pays et qu’il ne s’inquiétait « pas vraiment ».

Il a par ailleurs critiqué l’Europe pour ses promesses non tenues depuis 2005, date d’ouverture des négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’UE, et a salué les pays européens qu’il a qualifié d’« honnêtes ».

By Younes

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