Suite à l’horrible assassinat de Mr. Paty, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait annoncé son intention de lancer une procédure de dissolution du CCIF qu’il avait accusé d’être impliqué dans les faits.

C’est désormais officiel, ce 19 novembre le ministre a exprimé publiquement avoir notifié aux responsables du CCIF la dissolution de leur association :

Pour justifier la dissolution, il avait notamment tenu ces propos il y a quelques semaines : « Voilà une association qui a été manifestement impliquée, puisque le « père » qui a mis en vidéo et a lancé une fatwa contre ce professeur, il n’y a pas d’autre mot, fait référence très clairement à cette association. Et c’est une association qui touche des aides d’Etat, des déductions fiscales. Et elle dénonce l’islamophobie d’Etat, nous avons un certain nombre d’éléments qui nous permettent de penser qu’effectivement c’est un ennemi de la république. »

Le parent en question avait effectivement saisi le CCIF afin d’engager une procédure pour discrimination, mais sa demande était en attente afin que l’association effectue une « vérification des faits » qui est une étape préliminaire à toute action du CCIF. L’association avait affirmé à ce propos :
« La première chose que nous avons faite a été de demander à ce parent de retirer immédiatement cette vidéo et de cesser toute communication sur ce sujet, en attendant qu’une personne de l’assistance revienne vers lui pour initier la procédure de vérification des faits, qui n’a finalement pas pu se faire puisque l’irréparable a eu lieu. »

Malgré ces explications, cela n’a pas dissuadé le gouvernement de concrétiser cette dissolution, en y ajoutant d’autres accusations.

Désormais en France, une association apolitique et areligieuse, qui défend simplement des victimes de l’islamophobie, serait responsable des conséquences attribuées aux actions des victimes qu’elle défend.
Il est tout à fait possible de faire l’analogie avec un avocat qui serait condamné en même temps que son client.
Et dans ce cas précis, le CCIF n’avait même pas encore accepté de traiter le dossier du parent incriminé.

Suite à une campagne de harcèlement, de menaces et le risque de dissolution qui planait, le CCIF avait déjà pris les devants en annonçant déplacer une majorité de ses activités à l’étranger pour pouvoir continuer son travail de soutien judiciaire aux victimes d’islamophobie.

La situation est ridicule et semble être un coup de communication de plus du gouvernement à l’approche des élections car le siège social de l’association d’ores et déjà transféré à l’étranger.
Le CCIF a noté cette absurdité en déclarant le jour-même dans un communiqué sur facebook que Le projet de dissolution du CCIF était sans objet puisque l’association n’est plus présente en France de facto.

Des soutiens internationaux comme Amnesty International ont également pris position en faveur du CCIF et constatent qu’à notre époque il est aberrant qu’un pays qui se prétend celui de la fraternité et défenseur de la liberté d’expression ait contraint une association qui milite pour les droits humains à fuir à l’étranger.
Contrainte, afin de pouvoir continuer un travail positif et indispensable à la communauté musulmane en ces temps troubles.

La France a une partie de son Histoire qui l’honore, mais cet évènement qui s’ajoute au climat délétère actuel, favorisé par le gouvernement, est loin d’en faire partie.

Dans un tweet, le CCIF a affirmé qu’il répondrait à toutes les accusations dont il est victime dans la notification de dissolution du gouvernement :

https://twitter.com/ccif/status/1330210150200860673

L’association n’abandonne pas le combat, et pourra désormais exercer ses activités en toute autonomie et sérénité depuis l’étranger.
Le CCIF a conclu à ce propos : « Il continuera à apporter son assistance juridique aux personnes victimes d’islamophobie et informera les instances internationales de l’état d’avancement de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité en France. »

 

By Younes

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