Le CFCM acte la création d’un Conseil National Des Imams sous pression du gouvernement

Ce 18 novembre, Emanuel Macron a reçu à l’Elysée les responsables du CFCM pour discuter de la création d’un « conseil national des imams ».

Il s’agit de la continuité des mesures annoncées le 2 octobre dernier par le président de la république lors de son discours concernant le séparatisme islamiste.

« Il faut aider cette religion à se structurer pour être un partenaire de la république » avait-il déclaré.

Pour le gouvernement, il faut confier au CFCM la responsabilité de désigner des responsables religieux qui seraient les interlocuteurs de l’Etat dans chaque département et de bâtir une organisation qui permettra de construire un Islam « des lumières ».

Labélisation de la formation des imams

Il avait également proposé un plan en trois étapes : « Et donc ce dont nous sommes convenus avec le Conseil français du culte musulman, c’est que d’ici à 6 mois au plus tard celui-ci allait finaliser un travail largement commencé depuis plusieurs mois et indispensable. Un travail qui consiste premièrement à labeliser des formations d’imam dans notre pays. Deuxièmement, à assumer une responsabilité cultuelle qui sera celle de la certification des imams. Troisièmement, d’écrire une charte dont le non-respect entraînera révocation des imams. »

Le CFCM qui est présidé par Mohamed Moussaoui, et composé de neuf fédérations, a finalement acté cette volonté du gouvernement et fait un premier pas vers la labellisation des imams. La structure voulue par le gouvernement prendra donc la forme d’un conseil national des imams.
Le CFCM est désormais sous le coup d’une « pression immense », selon les mots d’Emmanuel Macron.

Ce conseil des imams sera chargé d’évaluer les compétences des imams qui le souhaitent et leur feront signer une « charte des valeurs républicaines ». Un certificat sera ensuite délivré en fonction du résultat de l’évaluation « par les pairs ».

La Hajj et le Halal financeront la formation des imams

Emanuel Macron avait également déclaré que : « La structuration du pèlerinage du hajj apportera des financements nécessaires. (…) aussi un travail a été mené par le CFCM, par l’AMIF, pour justement bâtir une solution qui permettra d’avoir ainsi des financements et de structurer ces formations. »
L’idée du gouvernement, inspiré par le président de l’AMIF, Hakim El Karoui, est de centraliser et taxer le marché du Hajj et le marché du Halal pour financer la structuration de l’islam de France.

Le droit pour les musulmans de se structurer eux-mêmes

C’est loin d’être la norme mais il est vrai que la communauté musulmane en France manque parfois d’imams formés. C’est cependant aux musulmans d’organiser eux-mêmes leurs structures d’organisation du culte et de formation.
Il est contraire à la loi française que l’Etat s’ingère dans l’organisation du culte.
Cette démarche d’utiliser de manière détournée une structure telle que le CFCM, qui n’a aucune légitimité auprès de la communauté musulmane en France, est très étrange dans un pays qui se veut laïc.

Concernant la lutte contre l’extrémisme religieux, elle est déjà effectuée avec force par les  imams et les fidèles depuis des années. Ce n’est donc certainement pas dans les mosquées que l’extrémisme s’exprime.

By Younes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *