Coronavirus : Des députés appellent à encourager la création de plus de carrés musulmans dans les cimetières

Dans un courrier adressé au ministère de l’Intérieur, huit députés ont pointé le manque de carrés musulmans dans les cimetières communaux, une problématique d’autant plus visible dans les régions les plus lourdement frappées par le Covid-19.

Ladite lettre, datant du 11 mai, interpelle le ministre de l’intérieur Christophe Castaner sur l’absence de carrés musulmans ou le manque de place dans les quelque 600 existants au sein des 35 000 cimetières communaux.

« Nous souhaiterions donc savoir si vous êtes prêt à sensibiliser et à encourager via les préfectures l’installation de carrés confessionnels afin de permettre une inhumation avec un minimum de dignité dans cette crise sanitaire totalement inédite », déclarent les députés signataires.

L’augmentation de la mortalité due à la pandémie du Covid-19, ainsi que la suspension des rapatriements des défunts dans leur pays d’origine, a dévoilé un flagrant manque de carrés confessionnels, en région d’Ile-de-France, ainsi que les Hauts-de-France, régions dites « cluster »

Les élus pour changer les choses

Le ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP avoir donné la consigne aux préfets de régler, avec les élus locaux, les problèmes d’inhumation là où il y en avait, et ce en fonction de la situation locale. Par exemple, l’une des solutions serait de trouver des places dans les communes à proximité.

En France, bien qu’une circulaire de 2008 les encourage à le faire, il n’est pas obligatoire pour les communes de mettre en place un carré confessionnel. La décision dépend seulement des maires.

Diverses voix félicitent cette action, parmi elles celles de Samad Akrach, président de Tahara, une association spécialisée dans les toilettes rituelles basée en Seine-et-Marne.

« Je suis content et soulagé que notre gouvernement ait bougé, ça a réveillé les consciences », déclare Samad.

Le président de l’association Tahara espère que l’incitation faite aux élus locaux aboutisse, afin de pouvoir augmenter le nombre de carrés confessionnels, non seulement à cause de ces temps de crise, mais également pour la future génération de citoyens qui souhaiteraient être inhumés en France.

En avril, le tribunal administratif de Montreuil avait rejeté le recours de l’association qui demandait en urgence au maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis) d’agrandir le carré musulman du cimetière communal. L’avocat de l’association a fait appel devant le Conseil d’État.

By Younes

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