Une journée qui commence dès 8 heures du matin et qui ne se termine généralement pas avant 23 heures. C’est le quotidien de Najah Bazzy …
Entre les réunions de direction, les multiples interactions avec les différents services qu’elle dirige et sa vie de famille, les journées défilent et ne se ressemblent pas.
A la tête d’une organisation humanitaire, Zaman International, Najah Bazzy est à la fois aux quatre coins de la ville et suspendue à son téléphone.
Najah Bazzy est la fondatrice de Zaman et l’une des 10 finalistes du prix CNN Hero 2019, un programme créé en 2007 pour mettre en avant « les gens ordinaires qui font des choses extraordinaires pour changer le monde ».
Elle est la première femme musulmane à être mise à l’honneur à cette cérémonie annuelle.
Cette infirmière clinicienne, spécialisée dans les soins intensifs, a eu l’honneur de faire partie des « Dix héros de l’Année » distingués par CNN, lors de la 13ème édition de sa soirée de gala.
Zaman est construit sur l’idée de donner aux gens de l’espoir, d’écouter ce dont ils ont besoin et de permettre aux gens de décider ce qui leur convient le mieux.
« L’espoir est intrinsèque. Il existe au coeur de chaque âme. Si vous enlevez l’espoir de rallumer la lumière ou si vous éteignez la lumière, il ne reste que les ténèbres. Faites donc attention à donner de l’espoir aux gens. Ne le définissez pas pour eux, permettez-leur de le définir pour eux-mêmes », a-t-elle déclaré dans le discours.
Sur le terrain c’est la gestion quotidienne d’un entrepôt de près de 4000 m², dans la banlieue de Detroit à Inkster. Un dépôt où l’on retrouve des rayons de nourriture et de vêtements, et même des meubles destinés aux bénéficiaires dans le besoin.
Quel a été le déclic pour cette infirmière ?
En 1996 Najah Bazzy travaillait comme infirmière lorsqu’elle a rendu visite à une famille de réfugiés irakiens pour les aider à prendre soin de leur bébé mourant. Elle savait que la situation serait difficile, mais elle n’était pas prête à vivre la réalité à laquelle la vie l’a confrontée ce jour là. Elle a tenté de faire au mieux tout en sachant qu’aucun traitement ne sauverait leur enfant.
Le choc
Notre infirmière a été choquée par leurs conditions de vie. Une glacière dédiée au pique-nique faisait office de réfrigérateur. Le lit du nourrisson était un panier à linge plein de serviettes, accompagné d’une seule et fine couverture, récupérée à l’hôpital, pour le garder au chaud.
Leur bébé n’a pu survivre et la famille était dans l’impossibilité de payer les frais d’obsèques. Najah a tout de suite fait preuve de réactivé et d’humanité en lançant une collecte de fonds auprès de la communauté pour leur assurer des funérailles dignes.
Parcelles pour tous
Ce fut le début de « Plots for Tots » (Traduisez ‘parcelles pour tous’), le programme de signature de Zaman qui fournit un soutien funéraire aux familles qui ont perdu un foetus ou un nourrisson.
Un premier programme qui a ouvert la voie à beaucoup d’autres, comme le programme d’aide à l’accès au logement et à divers services. Ou encore des programmes d’alphabétisation ou des formations professionnelles destinés à plus de 250 000 femmes et enfants issus de tous horizons dans la région de Détroit.
Au sein de la rédaction ajib.fr nous sommes convaincus que Najah Bazzy est bel et bien « une belle personne ‘ordinaire’ qui fait des choses extraordinaires » …
Salam’alaykoum.
Personne ne peut rester insensible à la misère d’un autre.
Mais ce qui nous différencie, c’est cette force qu’ont certains à dépasser leurs émotions et à agir face aux inégalité, aux injustices, aux problématiques et aux conditions misérables que vivent des hommes, des femmes et des enfants.
Cette femme exemplaire mérite cette récompense ici-bas et dans l’au-delà. Et je n’en doute pas, notre oumma regorge de personnes aussi dévouées et courageuses.
Qu’Allah nous donne aussi la force d’aller jusqu’au bout de nos intentions et de nos actions.