En voyage à La Réunion, le chef de l’État s’est exprimé au regard de la polémique qui hante les esprits de certains médias français qui n’ont de cesse de chercher « à dévoiler l’indévoilable ».
« Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. Le port du voile dans les services publics, à l’école, quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire. » Interrogé par Réunion la 1ère au sujet du port du voile islamique, Emmanuel Macron a réagi, jeudi 24 octobre, à la polémique qui agite jusqu’au sein du gouvernement, en différenciant « espace public » et « service public ».
« Dans les services publics, il y a un devoir de neutralité. Quand on éduque nos enfants, on demande qu’il n’y ait pas de signe religieux ostentatoire« , a-t-il poursuivi. « Après, ce qui se passe dans l’espace public, c’est pas l’affaire de l’Etat ou du président de la République« , a-t-il tranché sur la chaîne Réunion la 1ère.
Pour rappel le débat, qui n’en n’est pas un, avait été relancé par un élu du Rassemblement National qui a pris à partie une parent d’élève, femme musulmane voilée de son état, qui accompagnait une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Emmanuel Macron a finalement répondu, à l’image d’un directeur d’école qui a sifflé, nous l’espérons une fois pour toute, une fin de récréation qui semble t-il a été assurément trop longue.
Tout d’abord à la présidente du RN, Marine Le Pen, qui demande l’interdiction du voile et des signes religieux ostentatoires dans « tout l’espace public ». Et également à son ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui de son coté a jugé que le voile n’était « pas souhaitable dans notre société », car contraire aux valeurs de l’égalité hommes-femmes.
Le message du Président est clair
« Je demande à nos concitoyens de respecter toutes les lois de la République mais je n’ai rien à dire sur leur vie spirituelle« , a-t-il conclu, ajoutant « C’est ça la laïcité« .
A vous votre religion, et à moi ma religion
L’islam promulgue et veille au respect de la liberté de culte de chacun, à ce propos il est dit : « A vous votre religion, et à moi ma religion » (Sourate109, Verset 6), « A chacun la liberté de croire ou de mécroire » (Sourate 18, Verset 29), « ne tenez pas des propos insultants vis-à-vis de ceux qui adorent d’autres divinités à part Allah » (Sourate 6, Verset 108).
La religion d’Allah nous demande d’être juste et équitable à l’égard de tous les individus sans exception : « Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation qu’Allah vous fait! Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout.» (Sourate 4, Verset 58).
L’islam a également rétabli la dignité et l’honneur de l’Homme dans sa globalité, ainsi que le statut de la femme dans la société.
D’autre part, il garantit les libertés des Hommes, enjoint au respect, et ceci peu importe leurs convictions.
A propos l’histoire de la reconquête de la Mecque illustre pleinement notre propos. En effet en l’an dix de l’hégire, et après vingt trois années passées dans l’oppression, l’exil forcé, l’humiliation et la guerre, le Prophète Muhammad (SAW) n’accabla aucunement ses ennemis d’hier à qui Il dit : « Partez, vous êtes libres ».
Ni le désir de vengeance, ni le désir de leur imposer l’Islam par la contrainte, n’animèrent son coeur.
L’univers des Droits de l’Homme
Cet épisode illustre la grandeur des valeurs dont Il est l’ambassadeur et atteste de sa conformité envers la parole de son Seigneur : « Et Nous ne t’avons envoyé que par miséricorde pour l’univers» (Sourate 21, Verset 107).
Il est clair qu’il n’y a aucune incompatibilité entre la laïcité et l’Islam au sens de liberté de conscience et libre exercice de culte.
Cependant nous nous devons de rester prudent, de veiller aux politiques qui se dégagent de nos institutions afin qu’elles permettent à tout citoyen d’exprimer son point de vue, et naturellement dans la limite du respect du culte de chacun.
Des politiques, qui il nous semble, doivent être « en communion » avec notre constitution, la constitution du « Pays des Droits de l’Homme… et du citoyen ».