[Série Hajj Mabrour] se rappeler la vie des prophètes

Au nom d’Allah, Le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux

Le pèlerinage n’est pas qu’un voyage vers la maison sacrée d’Allah pour faire le pourtour de la Kaâba, le parcours entre Safa et Marwa et pour se tenir debout sur Le Mont Arafat, c’est avant tout un voyage de cœurs et d’âmes.

Allah, Exalté soit-Il, dit :
( Ô notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [la Ka’ba], – Ô notre Seigneur – afin qu’ils accomplissent la Salat. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? ) Sourate Ibrahim. Verset 37.

A l’occasion du pèlerinage du hajj qui arrive, Ajib.fr partage ces extraits du livre intitulé « Les objectifs du pèlerinage » de son auteur Abdurrazzaq Al-Abbad AL-BADR.

Chacun d’entre nous a besoin, alors qu’il s’apprête à accomplir le pèlerinage vers la Maison Sacrée d’Allah, qu’on lui rappelle ses buts grandioses afin que nous puissions effectuer ses rites en concrétisant ses finalités et en accomplissant ses objectifs.
Nous demandons à Dieu qu’Il nous accorde à tous de Le remercier pour Ses bienfaits, de L’adorer d’une manière correcte et qu’Il nous rende aptes à saisir tout bien qui Lui plaît et dont Il est satisfait.

Huitième objectif du pèlerinage : se rappeler la vie des prophètes

Le huitième objectif grandiose du pèlerinage est de se rappeler de la situation des prophètes et la vie des messagers d’Allah (‘alayhimo es-salam).

En fait, le pèlerinage est truffé d’évènements, de lieux de culte et de symboles grandioses qui viennent rappeler aux croyants la vie des prophètes d’Allah.

[Que l’on sache que] cette terre par laquelle Allah nous a honorés en nous permettant de nous déplacer d’un lieu de culte à un autre et de passer d’un rite à un autre, a été empruntée avant nous par les messagers et prophètes d’Allah (‘alayhimo es-salam). Le prophète (salla Allaho ‘alayhi wa salam) a dit : « Soixante-dix prophètes ont prié dans la mosquée d’Al-Khayf[48]. »

Ainsi, les élites parmi les serviteurs d’Allah se sont rendues avant toi sur ces terres bénies pour y accomplir cet acte d’adoration. Prends donc conscience de cela, fais pénétrer profondément dans ton cœur ce lien qui t’unit avec les prophètes d’Allah. Et alors que tu suis leurs traces, cherche donc également à suivre leur voie [dans la religion]. Allah (Exalté soit-Il) a dit :

( أُوْلَٰٓئِكَ ٱلَّذِينَ هَدَى ٱللَّهُۖ فَبِهُدَىٰهُمُ ٱقۡتَدِهۡۗ )

« Voilà ceux qu’Allah a guidés. Suis donc leur direction[49]. »

Et ce rappel immense revient à toi dans tous les rites du pèlerinage :

– Ainsi, lorsque tu arrives dans la Maison d’Allah, rappelle-toi que ceux qui l’ont construite ne sont autres qu’Ibrâhîm, le rapproché du Tout Miséricordieux, et son fils Ismâ’îl (‘alayhimo es-salam).

( وَإِذۡ يَرۡفَعُ إِبۡرَٰهِۧمُ ٱلۡقَوَاعِدَ مِنَ ٱلۡبَيۡتِ وَإِسۡمَٰعِيلُ رَبَّنَا تَقَبَّلۡ مِنَّآۖ )

« Et quand Ibrâhîm et Ismâ’îl élevaient les assises de la Maison : « Ô notre Seigneur accepte ceci de notre part ![50] » »

– Puis lorsque tu termines le Tawâf, tu prononces la parole d’Allah (Soubhanahou wa ta’ala) :

) وَٱتَّخِذُواْ مِن مَّقَامِ إِبۡرَٰهِۧمَ مُصَلّٗىۖ)

« Adoptez donc pour lieu de prière, ce lieu où Ibrâhîm se tint debout[51]. »

– Ensuite, lorsque tu bois de l’eau de Zamzam et que tu effectues des allers-retours entre les monts As-Safâ et Al-Marwah, ceci te remémore le récit de Hâjar. Cette femme croyante et véridique s’en remit totalement à Allah lorsqu’Ibrâhîm (‘alayhi es salam) vint en sa compagnie vers cette terre puis voulut quitter cet endroit en la laissant, elle et son nouveau-né, seuls dans cette vallée sans agriculture. Elle dit alors :

– « Qui t’a ordonné de nous laisser dans une terre où il n’y a ni lait, ni graine, sans compagnie, ni provision ni eau ? »

– Il répondit : « Mon Seigneur me l’a ordonné. »

– Elle dit alors : « Il ne nous abandonnera pas alors. »

Elle demeura seule dans cet endroit, toute croyante et pleine de confiance en Allah (Soubhanahou wa ta’ala). Puis, lorsque la soif se fit intense et qu’elle craignit la mort pour son nourrisson, elle gravit alors le mont As-Safâ pour chercher de l’eau. Puis, elle repartit vers Al-Marwah, toujours pour chercher de l’eau, puis retourna à nouveau à As-Safâ. Et chaque fois qu’elle franchissait la vallée qui sépare ces deux monts, elle accélérait le pas avec vigueur.

Puis Allah (Soubhanahou wa ta’ala) permit que jaillisse de l’eau de Zamzam. Depuis, elle n’a cessé de rester bénie, encore jusqu’à nos jours.

Le prophète (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) a dit à ce propos : « Elle est certainement bénie et elle est un aliment nourrissant et un remède contre les maladies[52]. »

Et il a dit qu’elle « sert à ce pourquoi on la boit[53]. » Il en a versé (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) sur sa tête et il en a pris avec Lui.

Elle est une eau pleine de bénédictions, il n’existe pas sur terre d’eau plus pure, plus bénéfique et plus bénie.

Par la suite, les allers-retours entre As-Safâ et Al-Marwah sont devenus l’un des symboles d’Allah et l’un des grands actes d’adoration, consécutivement à l’agissement de cette femme vertueuse et croyante.

Et même les prophètes d’Allah (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) avaient pour habitude d’accomplir la marche en ces lieux, pour se remémorer les allers-retours effectués par Hâjar jusqu’à ce qu’Allah (Soubhanahou wa ta’ala) lui ait facilité l’accès à l’eau.

– Et lorsque tu te rends à cArafât, rappelle-toi qu’il est mentionné dans un hadith que le prophète (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) a dit à ses compagnons : « Tenez-vous sur vos lieux de culte car vous êtes sur une des voies héritées de votre père Ibrâhîm (n).[54] »

En effet, les prophètes n’ont pas laissé en héritage de dinar ou de dirham mais n’ont légué que la religion d’Allah. Et le prophète (salla Allahu ‘alayhi wa sallam) a dit : « La meilleure des invocations est celle du jour de Arafâh. Et la meilleure chose que j’ai dite, ainsi que les prophètes avant moi, est « Il n’y a pas de divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah Seul et sans associé. A Lui la royauté et à Lui la louange, et Il est capable de toute chose[55]. » »

– Et lorsque tu lances les cailloux et lapides les stèles, cela te rappelle la raison originelle pour laquelle on lapide. Cette raison est que le diable s’est présenté à Ibrâhîm (‘Alayhi es salam) – le rapproché d’Allah – à trois reprises et dans trois endroits. A chaque fois, il le lapidait en lui lançant des petits cailloux, jusqu’à ce qu’il disparaisse sous la terre. Ceci est ainsi demeuré un symbole grandiose que les croyants accomplissent durant leur pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah (Soubhanahou wa ta’ala), afin d’instaurer Son rappel.

– Et lors du sacrifice des offrandes, on retrouve également de quoi nous rappeller cette histoire fascinante et inouïe dans laquelle Ibrâhîm (‘alayhi es salam) – le rapproché d’Allah – a vu en rêve qu’il égorgeait son fils Ismâ’îl (‘alayhi es salam) et lui a alors demandé conseil à propos de cette affaire.

( قَالَ يَٰٓأَبَتِ ٱفۡعَلۡ مَا تُؤۡمَرُۖ سَتَجِدُنِيٓ إِن شَآءَ ٱللَّهُ مِنَ ٱلصَّٰبِرِينَ )

« [Celui-ci] dit : « Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé, tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants. » Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front…[56] »

Il a fait venir son fils, le couteau à la main, et l’a posé au niveau de son cou, par soumission totale de sa part – ainsi que de son fils – à l’ordre d’Allah. Allah l’a alors épargné d’avoir à sacrifier son fils et lui a donné en échange un sacrifice généreux.

En somme, toutes ces œuvres évoquent la mémoire des prophètes et font que le pèlerin ressort de son pèlerinage imprégné de pureté et d’un bon souvenir qui le renvoie aux meilleures des créatures que sont les prophètes et les messagers d’Allah, qui sont la quintessence même des serviteurs d’Allah et les meilleurs d’entre eux sans exception. [Le pèlerin ressort ainsi] en prenant conscience qu’il emprunte leur voie et qu’il s’attache à leur chemin.

Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur eux tous ainsi que sur tous ceux qui les ont suivis dans le bien.

 

Références

[48] Rapporté par Al-Hâkim dans « Al-Mustadrak » (4169) et par At-Tabarânî dans « Al-Mucjam Al-Kabîr » (12283).

[49] S. 6, v. 90.

[50] S. 2, v. 127.

[51] S. 2, v. 125.

[52] Rapporté par « At-Tabarânî » dans « Al-Mucjam As-Saghîr » (297) et par Al-Bayhaqî dans « As-Sunan Al Kubrâ » (9441).

[53] Rapporté par Ibn Mâjah dans son recueil « As-Sunan » (3062), par l’imam Ahmad dans son recueil « As-Sunan » (14849) et par Al-Hâkim dans « Al-Mustadrak » (1739).

[54] Rapporté par At-Tirmidhî dans « Al-Jâmic » (883) et par An-Nasâ’î dans « As-Sunan » (3014), cette version est la sienne.

[55] Rapporté par At-Tirmidhî dans son « Jâmic » (3585), considéré comme « Hasan » par Al-Albânî dans « As-Silsilah As-Sahîhah » (708/4). Translittération de l’invocation : « Lâ ilâha illa_Llâhu wahdahû lâ sharîka lah, lahu_l-mulk wa lahu_l-hamd, wa Huwa calâ kulli shay’in Qadîr. »

[56] S. 37, v. 102-103.

By Younes

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