Après plusieurs mois d’enquête, les procureurs allemands ont finalement accusé 12 membres présumés d’un groupe terroriste d’extrême droite d’avoir fomenté des attaques contre des mosquées, dans lesquelles ils auraient voulu blesser et tuer autant de musulmans que possible.
Le porte-parole du parquet fédéral a déclaré que les hommes avaient pour projet de « créer des conditions similaires à la guerre civile par des attaques contre des mosquées et le meurtre ou la blessure du plus grand nombre possible de croyants musulmans présents ».
Ces accusations interviennent dans un contexte tendu en France et en Autriche voisine où la communauté musulmane a été l’objet de lois d’exceptions. De plus, suite aux attaques terroristes, les musulmans ont également été victimes de menaces et de stigmatisation. Par ailleurs, en Allemagne même, plusieurs attaques xénophobes et islamophobes ont été recensées.
Néanmoins, malgré un environnement de plus en plus difficile, de nombreuses voix se sont élevées, chez les personnes de toute confession et conviction, pour appeler à l’apaisement et ne pas tomber dans le piège tendu par des agents provocateurs.
Les procureurs ont déclaré que les suspects font partie d’une organisation nommée « Groupe S » composée de 11 membres présumés plus un partisan, accusé lui d’avoir soutenu le groupe terroriste. Ils avaient été arrêtés le 14 février dernier.
Ils ont tenu plusieurs réunions et auraient prévu de collecter 50.000 € afin de « se procurer des armes à feu ».
Ils ont ajouté que l’objectif de base de cette organisation est de « secouer l’État et l’ordre social de la République fédérale d’Allemagne et finalement en venir à bout » et que les quatre principaux suspects prévoyaient de déclencher « une situation de guerre civile (…) via des attaques encore indéfinies contre des politiciens, des demandeurs d’asile et des personnes de confession musulmane ».
Les accusations portées contre ces 12 ressortissants allemands comprennent la création et l’adhésion à une association terroriste ainsi qu’une violation de la loi sur la détention d’armes à feu.
L’un des «meneurs» du groupe, nommé Werner S., portait un «pistolet chargé» qu’il aurait utilisé pour s’entraîner à la cible lors de réunions, ajoutant qu’il avait organisé un rassemblement pour les membres en septembre 2019.
Un second membre aurait été en possession d’images de la fusillade de Christchurch, en 2019, qui a conduit à la mort de 51 personnes.
Les médias locaux ont rapporté que lors d’une réunion à Alfdorf, dans le sud de l’Allemagne, les 12 hommes ont lancé des haches sur des bûches et tiré des flèches. Certains participants ont apporté un gilet pare-balles, des armes et un chien dressé pour attaquer à la demande.