L’animateur Karl Zéro était invité à l’émission l’heure des pros de Cnews pour présenter son livre : « 1 sur 5, manifeste contre la pédocriminalité en France », coécrit par Serge Garde et par Homayra Sellier qui a fondé l’association « Innocence en danger ».
Le titre fait référence à ces statistiques brutales, issues d’études initiées par le Conseil de l’Europe, qui affirment qu’un enfant sur cinq est victime de violences sexuelles en Europe. C’est un chiffre énorme qui représente 20 % du nombre total d’enfant.
Karl Zéro s’étonne que ce chiffre officiel sorti en 2016 n’ait été repris par presque aucun média.
Il affirme par ailleurs que la pédophilie n’est pas assez prise en compte dans la société ; que ce soit au niveau de la justice, ou de la sensibilisation et prévention nécessaires. Dans leur livre, les auteurs demandent l’application de 25 mesures qui permettront, disent-ils, de mieux protéger les enfants.
La justice n’est pas assez efficace
Les auteurs du livre demandent par exemple l’imprescriptibilité des crimes sexuels. Actuellement en France la prescription est de 30 ans et ils demandent à ce que cela soit étendu à vie. Karl Zéro explique que les enfants prennent eux « perpétuité », donc il devrait en être de même pour les pédocriminels. Ces enfants intérioriseraient l’agression et le traumatisme peut même engendrer chez certains, en plus de la souffrance évidente, des comportements déviants par la suite.
Pascal Praud de son côté dénonce un courant de pensée et littéraire des années post 68 en France qui permettait aux pédophiles de s’exprimer publiquement à travers des livres édités, des journaux, et des plateaux télé, et ce en toute impunité.
Les auteurs du livre demandent aussi qu’on arrête d’utiliser le mot pédophilie qui signifie « aimer les enfants », et qu’on utilise plutôt le terme de pédocriminel pour ceux qui agressent des enfants sexuellement.
Homayra Sellier explique elle que le code pénal ne précise pas ce qu’est un viol sur mineur, et Karl Zéro accable également la justice parce que la plupart des affaires de viol sur mineur qui devraient aller en pénal sont requalifiés pour aller en correctionnelle, ce qui fait que les pédocriminels au final prennent des peines bien plus légères.
Par ailleurs, les pédocriminels ont souvent des injonctions de soin une fois qu’ils sortent de prison. Cependant cette injonction dans les faits ne serait que de pure forme, et par conséquent les pédocriminels presque pas suivis seraient plutôt livrés à eux-mêmes, ce qui augmenterait les chances de récidive.
Karl Zéro parle également des réseaux pédocriminels dont on a souvent affirmé qu’ils n’existaient pas, alors qu’ils existent bel et bien, et la récente affaire Epstein en est une illustration. Elle a révélé un réseau de grande ampleur impliquant notamment des personnalités du monde politique.
Une pétition a été mise en place par l’association « Innocence en danger » et nous appelons nos lecteurs à la signer pour mettre la pression aux élus afin qu’ils légifèrent.
Réformer la société
Nous vivons aujourd’hui une époque inédite, et avec internet et les autres médias le désir sexuel est sans cesse déclenché à des fins de consommation. Cela mène entre autres à la fornication et à l’adultère.
C’est dans ce contexte que certaines personnes qui, par déviance, sont attirées par les enfants vont être tentées par l’agression. Certains choisissent aussi les enfants car ils sont les plus vulnérables de nos sociétés, n’ont pas encore la maturité pour se défendre, ni le vocabulaire pour s’exprimer, et leur fragilité psychologique et la honte résultante peuvent mener à l’intériorisation de l’agression subie bien plus facilement que pour un adulte ; sans parler de l’emprise psychologique et des menaces possibles à leur encontre.
Si vous ajoutez à cela l’hyper-sexualisation infantile, que nous constatons tous au quotidien, vous avez un cocktail explosif qui amène de plus en plus de personnes à passer à l’acte.
Le sujet est complexe et nous n’avons pas les solutions qui marchent ou le remède miracle, mais il faut que nous en parlions, entre proches, avec nos responsables et représentants pour trouver des solutions ensemble. Ce n’est pas un problème occidental, c’est un problème mondial, qui concerne les musulmans tout autant que les autres.
Il ne faut pas que notre pudeur nous empêche de parler de ce sujet grave et nous empêche de prendre des initiatives positives pour protéger nos enfants.
Les parents doivent être vigilants
Les enfants doivent être sensibilisés à ces questions dès le plus jeune âge. Ce n’est pas parce qu’on ne l’évoque pas que ça n’existe pas. Un enfant de 6 ans peut se faire agresser par son instituteur ou son prof de sport. Sans être indécents, il faut que les parents expliquent aux petits le fait qu’un adulte n’a pas le droit de le déshabiller, et où il n’a pas le droit de le toucher, etc.
Tout comme cela existe également au sein des familles, de l’entourage proche, du voisinage, et que les choses sont bien souvent ignorées par peur du scandale, alors qu’il ne faut pas laisser faire car un pédocriminel peut très bien s’en prendre à d’autres enfants par la suite.
Karl Zéro rappelle également, et très justement, que ce sont parfois les enfants qui peuvent développer des comportements sexuels dès le plus jeune âge, sans en comprendre le sens réel, à cause de la pornographie immonde à laquelle ils ont accès via le smartphone ou l’ordinateur des parents, alors qu’ils sont laissés sans surveillance. C’est inadmissible ; nous devons en tant que parents garder précieusement ce dépôt (amana) qu’Allah nous a confié et préserver cette chose ô combien précieuse qu’est leur innocence.